Le calendier électoral des législatives en Espagne a été maintenu malgré les attentats terroristes qui ont frappé Madrid, jeudi 11 mars. C'est dans une ambiance de deuil et de douleur que les électeurs se sont rendus dimanche 14 mars aux urnes pour accomplir leur devoir civique. Le calendier électoral des législatives en Espagne a été maintenu malgré les attentats terroristes qui ont frappé Madrid, jeudi 11 mars. C'est dans une ambiance de deuil et de douleur que les électeurs se sont rendus dimanche 14 mars aux urnes pour accomplir leur devoir civique. La piste d'Al Qaïda d'Oussama Ben Laden se confirme même si le gouvernement sortant de José Maria Aznar a privilégié dès le début orbi et urbi celle de l'organisation séparatiste ETA. Celle-ci a été montrée du doigt dans une opération terroriste dont le mode opératoire ne lui ressemble guère. Derrière cette attitude, se profilent certainement des consécrations électoralistes. Accuser l'organisation séparatiste basque permet au Parti Populaire (PP) de Aznar de rempiler pour un nouveau mandat et de ne pas perdre les élections. Reconnaître à l'inverse la main d'Al Qaïda dans ce qui s'est passé pourrait fortement se traduire par un vote-sanction pour l'équipe dirigeante sortante. En un mot, cette dernière aurait sciemment écarté l'implication d'Al Qaïda et insisté sur celle de l'ETA pour ne pas donner chez la population espagnole, à quelques jours d'un scrutin d'importance, le sentiment qu'elle a payé par un bain de sang au cœur de la capitale le soutien du chef du gouvernement espagnol à la guerre de George Bush en Irak. Avec l'interpellation d'un groupe de suspects dont trois ressortissants marocains installés en Espagne et la découverte de nombre d'indices sur les lieux de la tragédie, il est de plus en plus certain qu'Al Qaïda, dont une branche a du reste revendiqué les attentats, n'est pas étrangère aux événements de Madrid. Dans le cadre de l'enquête, une équipe de services de sécurité marocains s'est rendue hier en Espagne. C'est une première du genre entre Rabat et Madrid dans le cadre de la lutte antiterroriste. La collaboration des autorités espagnoles avec leurs homologues marocaines lorsque le Royaume fut frappé le 16 mai 2003 par des attentats similaires n'était pas vraiment exemplaire. Dans cette tragédie, l'Espagne a mégoté son soutien à son voisin allant même jusqu'à lui refuser de mener des commissions rogatoires en Espagne pour interroger les suspects marocains d'Al Qaïda dont Abdelaziz Benaïche placé en détention. Tout à sa volonté d'être adoubée par les puissances les Etats-Unis en tête, la seule gardienne de la stabilité dans le Détroit de Gibraltar, Madrid a tout fait pour écarter le Maroc de la coopération anti-terroriste dans cette région stratégique menacée par Al Qaïda et ses sicaires. Le combat du terrorisme ne doit pas donner lieu à des rivalités entre états sur fond de calculs politiciens et autres. Ce n'est pas l'affaire d'un seul état non plus. Il s'agit d'un fléau planétaire aux ramifications complexes dont la lutte nécessite la collaboration étroite et fructueuse entre les services de sécurité des pays du monde entier. Pays amis et proches, meurtris l'un et l'autre par la barbarie des obscurantistes, le Maroc et l'Espagne sont plus que jamais appelés à travailler la main dans la main pour faire pièce aux menées terroristes.