Dévastateurs effets nés des attentats terroristes qui ont frappé Madrid le jeudi 11 mars. Pour s'être rendu coupable d'un mensonge d'État en défendant la thèse de l'implication de l'organisation séparatiste ETA dans ces événements tragiques alors que la piste intégriste était la plus crédible, le gouvernement sortant dirigé par José Maria Aznar a provoqué dimanche 14 mars un vote-sanction des électeurs. Dévastateurs effets nés des attentats terroristes qui ont frappé Madrid le jeudi 11 mars. Pour s'être rendu coupable d'un mensonge d'État en défendant la thèse de l'implication de l'organisation séparatiste ETA dans ces événements tragiques alors que la piste intégriste était la plus crédible, le gouvernement sortant dirigé par José Maria Aznar a provoqué dimanche 14 mars un vote-sanction des électeurs. Résultat : la victoire du PP qui était assurée avant ces attentats se transforma en cuisante défaite. Cruel retournement de situation. En tentant de mentir sur les vrais commanditaires des attentats, le gouvernement sortant a voulu éviter que les Espagnols fassent le lien entre la tragédie de Madrid et le soutien de José Maria Aznar à la guerre américano-britannique en Irak. Peine perdue. En reportant la victoire électorale sur le PSOE, le peuple espagnol a fait preuve d'une grande maturité. Plus qu'une défaite électorale, c'est un camouflet politique. Celui qui était à deux doigts de sortir par la grande porte après qu'il aurait installé son dauphin Mariano Rajoy au Palais de la Moncloa pour un troisième mandat du Parti Populaire (PP) doit s'en vouloir terriblement. Les projets de José Maria Aznar furent contrariés à la dernière minute et de triste manière. Son bilan de 8 ans de gouvernement se termine sur le plus grand désastre de l'Histoire du pays depuis 50 ans. L'ex-président de l'Exécutif espagnol a payé très cher ses erreurs en matière de politique extérieure. L'échec inattendu de son parti est d'abord le sien. On ne gouverne pas impunément contre la volonté des citoyens et contre l'avis de ses partenaires. C'est la principale leçon de ce scrutin législatif. Le Maroc a souffert, notamment pendant son second mandat (2000-2004) de l'arrogance de José Maria Aznar. De provocation en agression, de déclarations hostiles en attitudes inamicales, celui-ci n'a pas vraiment respecté le pacte de bon voisinage de l'Espagne avec le Royaume. Soutien des adversaires de la marocanité du Sahara, accusation du Maroc de fermer l'œil sur l'émigration clandestine en direction de l'Espagne… Le point d'orgue de ce comportement d'un autre âge aura été l'invasion en juillet 2002 de l'îlot marocain de Leïla par l'armée espagnole. Une déclaration de guerre qui a mis en émoi le peuple et les dirigeants marocains. Jamais les relations maroco-espagnoles n'ont connu une crise aussi aiguë que sous l'époque du Parti Populaire de José Maria Aznar alors que les deux pays pouvaient travailler ensemble pour une mise à plat de tous les contentieux restés en suspens en vue de donner une véritable chance à un partenariat équitable dans différents domaines. Successeur de José Maria Aznar à la tête du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, chef du Parti socialiste ouvrier espagnol (Psoe), dirige depuis juillet 2000 une formation réputée pour sa bonne entente avec le Maroc, à commencer par l'USFP de Mohamed El Yazghi. Le Royaume est appelé à son tour à être en phase avec le changement politique intervenu à Madrid. Désormais, il s'agit de part et d'autre de reconstruire les rapports bilatéraux sur de nouvelles bases et réussir là où l'équipe espagnole précédente a péché par sa suffisance et son arrogance.