L'article 16 du code la famille, "la Moudawana" comporte une lacune juridique, dont l'exploitation a favorisé la prolifération du phénomène du mariage des mineures et la polygamie, notamment en milieu rural, selon une étude sur cet article relatif à l'authentification du mariage, présentée mardi à Rabat. L'étude, réalisée par l'Association Initiatives pour la promotion des droits des femmes (IPDF-Meknès), souligne que l'exploitation illégale de cet article qui vise à faciliter la reconnaissance du mariage, en particulier en milieu rural, au profit des couples n'ayant pas pu officialiser leur union en raison d'empêchements majeurs, permet de reconnaître des opérations relatives au mariage des mineurs, conclues en dehors de la loi. L'étude relève également que cet article n'exige à aucune des deux parties concernées par la demande de mariage de présenter le certificat de célibat. De même, le juge n'est pas tenu de poser la question au demandeur sur sa situation familiale ou d'instruire une enquête à ce sujet si elle s'avère nécessaire. L'étude, menée par l'Association au niveau des villes de Meknès, Fès et Khénifra, fait ressortir que 25 % de l'échantillon des femmes concernées par cette étude et ayant obtenu des verdicts positifs à leurs demandes de reconnaissance du mariage ont été âgées de 10 à 15 ans au début de leur mariage, alors que 46 % des verdicts positifs ont concerné des filles mineures au moment de la conclusion du mariage.