Le secteur pharmaceutique va mal. Les pharmaciens passent par une situation financière difficile. 30% sont en grande difficulté, 20% ont recours à des facilités bancaires et seulement 20% sont viables. C'est en ces termes que le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi, a qualifié la situation actuelle du secteur lors d'une rencontre sur «la politique de la santé et la stratégie du médicament au Maroc» qui s'est tenue jeudi à la Chambre française de commerce et d'industrie à Casablanca. Le secteur est confronté à plusieurs contraintes : forte dépendance de l'étranger en termes d'approvisionnement en matières premières, retard dans l'adoption des textes d'application de la loi 17-04, obsolescence des modalités de fixation des prix des médicaments. Il faut aussi relever le non-respect du circuit légal de distribution des médicaments et la faiblesse du pouvoir d'achat. Sur ce dernier point, il n'est pas inutile de rappeler que la dépense annuelle en médicaments par habitant n'est que de 400 DH alors qu'en France on dépense en moyenne 547 euros par an. Le ministre de la santé compte améliorer la disponibilité des médicaments à travers plusieurs mesures. Il envisage d'externaliser le stockage et la distribution des produits pharmaceutiques. Le stockage et la distribution des médicaments coûtent annuellement un peu plus de 30 millions de DH au département de la santé (20 millions DH pour le stockage + 10 millions DH pour la distribution + péremption : 500.000 DH). L'externalisation permettra de mieux maîtriser le circuit de gestion, de s'assurer de la disponibilité des produits, de minimiser les déperditions et les risques de péremption mais surtout d'assurer une traçabilité des médicaments. Parmi les autres actions l'élaboration d' une cartographie du secteur, le lancement des cartes d'installation des grossistes répartiteurs et des pharmacies d'officine ainsi que le renforcement de la capacité de l'Observatoire national d'approvisionnement en médicaments et la maîtrise des ruptures de stock et des alternatives thérapeutiques. Par ailleurs, le ministre compte développer un système d'information en automatisant le traitement des demandes d'autorisation de mise sur le marché (AMM) et des autorisations spécifiques d'importation des médicaments. Cette mesure devrait être effective dès mars 2014. Il faut aussi relever la finalisation de la base de données des médicaments pour février 2014 et la mise en place d'un système d'archivage numérique prévue en juin 2014.