Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Rationalisation « exagérée » de la gestion des stocks d'Albumine Humaine Système d'approvisionnement en produits pharmaceutiques : Vers la privatisation de la fonction de stockage et de distribution des médicaments
Dans le cadre d'une meilleure gestion de l'approvisionnement des médicaments, particulièrement après la généralisation du RAMED, le ministère de la Santé a organisé, les 3 et 4 décembre, deux journées d'étude et de concertation sur la nouvelle politique pharmaceutique nationale, à mettre en œuvre, en matière de stockage, de distribution, de suivi... La rencontre optimise l'identification des domaines d'intervention et les contraintes, afin de développer la chaîne d'approvisionnement en produits pharmaceutiques, soit des offres de services efficaces aux patients. N'étant pas en adéquation avec les attentes du ministère et des citoyens, le système d'approvisionnement actuel sera, dans les prochains mois, confié aux grossistes répartiteurs, donc à des gens en dehors du ministère. Et ce, afin d'assurer la disponibilité du médicament et de permettre la crédibilité du RAMED. Disponibilité et accessibilité des médicaments est le lot de tracas quotidiens des patients. Un circuit des moins performants et qui coûte plus de 30 millions de dirhams au ministère de la Santé. Des résultats pour le moment médiocres, ce que met en exergue le ministre de la Santé, entre rupture de stocks, déperdition, absence de suivi et de régulation, indisponibilité du médicament... La rencontre se voulait une plate-forme d'échanges et de présentation de différents scénarii pour résoudre ce problème, particulièrement l'externalisation de cette fonction de stockage et de distribution des médicaments. Une alternative qui devrait laisser le champ libre au département de la Santé pour concentrer ses efforts, a priori, sur le renforcement et le développement des services de santé, de s'orienter sur ses véritables missions de soins et de s'assurer de crédibiliser le RAMED, pour que les détenteurs de cette carte soient servis dans l'immédiat dans les hôpitaux. Ce nouveau système informatisé, optimisé, performant, pourrait minimiser les pertes et les péremptions, mais aussi assurer une véritable traçabilité et une bonne régulation. Le système d'approvisionnement, qui sera pris en charge par l'un des cinquante grossistes distributeurs à l'échelle nationale, permettrait d'assurer le suivi du produit à chaque instant, sa durée de « vie » (péremption) et surtout éviter les déperditions, souligne le ministre. Faire « circuler » le médicament et l'utiliser, selon le besoin, d'un hôpital à l'autre, et s'en servir, dans un autre hôpital avant qu'il ne soit périmé. C‘est cette fonction de stockage et de distribution des médicaments dans le secteur public au Maroc, qui devrait être régulée, depuis la sortie du médicament du laboratoire pharmaceutique jusqu'à son acheminement vers le malade. L'une des contraintes majeures, côté politique pharmaceutique, c'est l'absence d'un Observatoire de suivi des médicaments et des produits de santé, comme partout dans le monde, à mettre en place pour assurer le suivi des médicaments, les points de vente, les déperditions... Bien que l'Albumine Humaine 20%, manquante au Centre National de Transfusion Sanguine, ne soit pas matière à concertation de la rencontre, on a posé une question au ministre de la Santé. M. El Ouardi, qui confirme qu'il n'y a pas de rupture de stock, mais de risque de rupture de stock et d'utilisation rationnelle « un peu exagérée ». Il est vrai, souligne-t-il, qu'il y a un problème qui réside dans la diminution du stock de l'Albumine Humaine, suite à sa fabrication en France. Au Maroc, le plasma prélevé est acheminé en France où est produite l'Albumine Humaine, puis renvoyée chez nous. Il s'avère qu'il y a un problème de retard de production en France et donc une nette diminution du stock. « Nous avons pris les choses en main et donné l'autorisation, à l'issue de l'ouverture du marché, à un laboratoire marocain concurrent qui va commercialiser ce produit, et dans exactement 5 jours, plus de 3000 flacons pourront être utilisés ».