Pr Louardi, ministre de la Santé Il est impératif de rechercher le moyen d'améliorer le système national d'approvisionnement en produits pharmaceutiques, dont la saturation et l'inadéquation ont été mises en évidence par nombre d'études, a affirmé, mercredi à Rabat, le ministre de la Santé, le Pr El Houssaine Louardi. Selon le ministre, qui s'exprimait à l'ouverture de la 1ère rencontre sur le système d'approvisionnement en produits pharmaceutiques «Etat des lieux et perspectives» avec la participation de plusieurs experts et le concours de consultants du Grant Management Solutions, l'actuel système n'est plus en mesure de répondre aux besoins du ministère chargé de la mise en œuvre et de la généralisation du RAMED (Régime d'assistance médicale), lancée en mars 2012 par SM le Roi, et du pilotage d'autres chantiers dont l'élaboration d'une nouvelle politique pharmaceutique garantissant à tous les citoyens l'accès aux produits pharmaceutiques. Le système en place est également dépassé compte tenu des crédits engagés par le gouvernement, a-t-il noté. L'acquisition des produits pharmaceutiques va nécessiter plus de deux milliards de dirhams en 2013 contre 300 millions en 2001, année au cours de laquelle il a été décidé de procéder à la centralisation entre les mains de la Division de l'approvisionnement de toutes les opérations (achat, stockage, distribution). Au lendemain de la création en 1994 de la division de l'approvisionnement (rattachée au secrétariat général du ministère), il a été décidé de lui confier la mission d'assurer l'exécution des dépenses en produits pharmaceutiques des différents directions, délégations, hôpitaux et centres d'oncologie du ministère de la santé et d'assurer l'acquisition, le stockage et la distribution des produits pharmaceutiques. Depuis lors, l'approvisionnement régulier a été confronté à une série de difficultés marquées par des ruptures de stocks, d'où la nécessité de rechercher le meilleur moyen d'y remédier, a expliqué le ministre, appelant à établir pour ce faire des partenariats avec les distributeurs et les intermédiaires dans le domaine des médicaments pour tirer profit de leur expérience. Evoquant l'historique du système actuel, il a rappelé qu'il a été centralisé puis décentralisé à plusieurs reprises, soulignant que la réussite de tous les chantiers en cours visant à assurer à tous l'accès aux médicaments et aux soins médicaux (article 31 de la Constitution) est tributaire de la disponibilité et de l'accessibilité aux médicaments en quantités suffisantes. C'est d'ailleurs pour cela que le ministère va opter pour le prix minimum des pays de benchmark pour booster l'importation des médicaments, a-t-il dit, estimant qu'il est normal que le projet de décret de fixation des prix du médicament en cours de discussion provoque le mécontentement de quelques uns. Ce qui importe pour le ministère, a-t-il dit, c'est de mettre à la disposition des citoyens des médicaments en quantités suffisantes et à des prix accessibles. En l'état actuel des choses, il est scandaleux de constater que la consommation des médicaments par personne ne dépasse pas 376 dirhams par an au Maroc, compte tenu d'une part de la cherté des médicaments et de la faiblesse du pouvoir d'achat des citoyens, d'autre part. Une telle politique prônée par le ministère devra aussi aider à sauver la CNOPS (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale) de la faillite, étant donné que les médicaments représentent 40% de ses remboursements à ses adhérents. Si rien n'est fait dans ce domaine, a dit le ministre, il faudra s'attendre à une aggravation des charges de la Caisse, et partant à sa fermeture. Le dit projet portant fixation des prix des médicaments au Maroc sera examiné dans deux ou trois semaines en conseil de gouvernement, a ajouté le ministre, rappelant que la nouvelle politique pharmaceutique a pour objectif ultime de mettre à la disposition de tous les citoyens des médicaments à bon marché. Au cours de cette rencontre de deux jours sur le système actuel d'approvisionnement en produits pharmaceutiques, les participants devront débattre des meilleures pistes possibles à même de mener à l'élaboration d'une feuille de route pour améliorer ce système. Ils devront identifier aussi les obstacles qui entravent le bon fonctionnement du système, préconiser des propositions pour améliorer le système à tous les niveaux (quantification, planification, passation des marchés, stockage, distribution) et entamer la réflexion sur le statut de la division de l'approvisionnement.