Décidément les Marocains sont devenus de plus en plus conscients de l'utilité des cartes bancaires. L'évaluation arrêtée à fin 2012 par Bank Al-Maghrib démontre une hausse de l'encours des cartes qui s'est élevé à plus de 9 millions d'unités, dont 5,7 millions de cartes Visa, affichant une progression de 15 % en glissement annuel. Ainsi, 21,8 millions d'opérations ont été enregistrées durant l'année cumulant une valeur de 10,6 milliards de dirhams, en amélioration de 25,9 % par rapport à 2011. Malgré l'engouement constant pour ce nouveau mode de paiement, le chèque garde toute sa place dans les transactions des Marocains. Dans son rapport annuel sur les systèmes et moyens de paiements et leur surveillance, la banque centrale constate une prédominance des chèques aussi bien en nombre qu'en valeur atteignant des ventilations respectives de 50 et 63 %. Au titre de l'année 2012, 28 millions de chèques ont été traités pour une valeur de 979 milliards de dirhams, contre 325 milliards de dirhams de virements domestiques, 220 milliards de dirhams de change normalisés, 24 milliards de dirhams d'avis de prélèvement et 12 milliards de dirhams de virements étrangers. La circulation des chèques ne passe pas sans incidents, puisqu'à fin 2012, 536.722 personnes ont été interdites d'émission de chèques. Ce nombre qui a progressé de 5,1% en glissement annuel est constitué de 91,1% de personnes physiques et 8,9% de personnes morales. Si le montant moyen des chèques impayés s'est établi à 23.278 dirhams en 2012, le cumul des incidents de paiement non encore régularisés à fin décembre 2012 a atteint un encours de 54,29 milliards de dirhams, soit au total 2.332.360 cas recensés grimpant ainsi de 9,1% en valeur et de 4,7% en nombre. 83% de cet encours ont été enregistrés à l'encontre des personnes physiques, soit 1,93 million incidents observés contre 395.078 incidents imputables à des personnes morales. Par tranche de montant, les chèques, compris entre 10.000 et 50.000 dirhams, représentent 30,55% du volume et 26,85% en valeur atteignant ainsi un montant de 14,57 milliards de dirhams en 2012. De même, 114.866 chèques allant de 50.000 et 100.000 dirhams ont été retenus totalisant près de 7,41 milliards de dirhams. Les chèques, dont les montants sont compris entre 5.000 et 10.000 dirhams, couvrent pour leur part 17,36 % en volume et 4,86% en valeur. Ils représentent en somme près de 404.814 chèques d'une valeur globale de l'ordre de 2,63 milliards de dirhams. En revanche, les chèques d'un montant inférieur ou égal à 5.000 dirhams représentent près de 43% du volume avec une part en valeur ne dépassant pas les 3,6%. En dépit de ces chiffres conséquents, Bank Al-Maghrib souligne que «les flux de données traitées en 2012 par la Centrale des incidents de paiement (CIP) révèlent une légère baisse de déclarations d'incidents ainsi qu'une décélération de la cadence d'accroissement des régularisations d'incidents, revenue à 0,53 % au lieu de 1,9%, en 2011». Un inversement de tendance a également été constaté au niveau des annulations d'incidents, passant d'une baisse de près de 10% en 2011 à une hausse de 20,1 % en 2012. Les incidents échus continuent pour leur part leur repli s'établissant à 5,8% en 2012 contre 6,1% une année auparavant. Même tendance pour les interdictions judiciaires déclarées en 2012 qui ont fléchi de 17,8 % en 2012 confirmant dans ce sens l'accentuation de leur tendance baissière.