Il y a toujours autant d'incidents de paiement au Maroc. La Banque centrale vient de lever le voile sur son rapport annuel des instruments de paiement et le premier constat que l'on retient est cette poursuite de la montée des déclarations d'incidents de paiement. En tout, la Banque centrale, via la Centrale des incidents de paiement (CIP), a recensé 387.000 déclarations d'incidents de paiement, soit 5,55% cas de plus qu'en 2010. «Les flux de données traitées en 2011 par la Centrale des incidents de paiement (CIP) révèlent une décélération de la cadence d'accroissement des déclarations d'incidents, revenue à 5,55% au lieu de 8,95%», relativise néanmoins la Banque centrale. Il est à noter que 80% de ces déclarations concernent les personnes physiques. Les statistiques de la Banque centrale font, par ailleurs, ressortir un renversement de tendance au niveau des régularisations d'incidents, la baisse de 1,5% l'année précédente ayant été suivie d'une hausse de 1,9% en 2011. De même, BAM note un net recul des incidents échus, passés de +3% en 2010 à -6,14%, en rupture avec leur trend haussier habituel. Cependant, force est de constater qu'à fin 2011, plus de 2,2 millions d'incidents étaient encore non régularisés, soit un encours de 49,77 MMDH. C'est 10% de plus que l'encours enregistré à fin 2010. Là encore, la palme d'or revient aux personnes physiques qui s'accaparent plus de 84% du nombre de dossiers non régularisés. D'ailleurs, sur les 510.400 cas d'interdictions de chéquier enregistrées à fin 2011, plus de 467.000 concernaient des particuliers. Par ailleurs, l'encours des incidents de paiement, réparti par tranches de montants de chèques, fait ressortir que les chèques d'un montant inférieur ou égal à 5 .000 DH représentent près de la moitié en volume des incidents enregistrés par Bank Al-Maghrib. Leur part en valeur ne dépasse en revanche pas 4,92%. Pour ce qui est des chèques dont les montants sont compris entre 5.000 et 100.000 DH, ils couvrent 47,72% en volume et 47,96% en valeur des incidents de paiements sur chèques. C'est la catégorie des chèques qui revient le plus dans les dossiers ouverts chez le régulateur. En revanche, les chèques d'un montant supérieur à 100.000 DH ne représentent que 3,1% en nombre mais atteignent logiquement 47,12% en valeur des incidents de paiement sur chèques. Sur un autre registre, la sécurisation des moyens de paiement ne se concentre pas seulement sur la gestion des incidents. La Banque centrale est attelée également à la lutte contre le faux-monnayage. À ce titre, plus de 12.500 faux billets ont été saisis par la Banque centrale durant l'année 2011. En tout, ces billets représentaient un montant de 1,6 MDH. Comparés à 2010, ces chiffres ressortent en une légère régression que BAM explique principalement par la baisse enregistrée sur les coupures de 200 et de 20 DH avec, respectivement, 9,7% et 46,8%. «Par coupure, la part des faux billets de 200 DH reste prépondérante avec environ 47% ; les autres parts s'établissant à 21%, 24% et 8% respectivement pour les billets de 100, 50 et 20 DH», précise la Banque centrale. Notons que les «faussaires» ont toujours recours aux mêmes procédés. Selon BAM, à l'instar des années précédentes, 99% des faux billets détectés ont été contrefaits par des procédés numériques (photocopieurs couleurs, scanners et imprimantes couleurs), le reliquat de 1% étant falsifié. Ce faisant et rapportée au volume des billets en circulation à fin 2011, pour chaque million de coupures en circulation, la part des faux billets s'inscrit en baisse, à 10 unités, contre 12 une année auparavant et 18 en 2009. «Ce rapport demeure assez faible, eu égard au nombre de billets en circulation, lequel a atteint 1,193 milliard en 2011», conclut-on auprès de BAM.