Le nouveau wali de Casablanca, Khalid Safir, passe à la vitesse supérieure. Le responsable, accompagné des élus de la ville, a présenté lundi devant la presse son plan pour redresser la situation de la métropole aux mille et une problématiques. Une sortie qui a en toile de fond le discours royal prononcé à l'ouverture de la nouvelle session parlementaire et qui avait été très critique vis-à-vis de la situation actuelle à Casablanca. Le Souverain avait alors placé les responsables de la ville devant leurs responsabilités. Très attendue, la sortie du wali devait dévoiler les grands contours de la vision stratégique de développement de la région du Grand Casablanca. Khalid Safir a annoncé la couleur dès le départ en soulignant que cette vision a pour but de faire de la ville une métropole équilibrée, propre, attractive, agréable et où il fait bon vivre. Sortir le Grand Casablanca de son état critique et son déficit de gouvernance est aujourd'hui la priorité des priorités pour les responsables. Dans ce sens, le wali a expliqué que cette vision envisage la mobilisation de tous les décideurs et l'implication des acteurs responsables, notamment les arrondissements, les communes, les parlementaires, les acteurs politiques et syndicaux, le secteur privé et la société civile. Ces derniers vont s'atteler à trouver des solutions à plusieurs problèmes notamment l'habitat insalubre, la dégradation de l'environnement, les disparités sociales et le sentiment d'insécurité, le chômage, le commerce informel, les difficultés du transport et de la circulation, ainsi que du problème de stationnement. Bref, c'est un chantier gigantesque qui sera ouvert. Pour ce faire, les responsables comptent s'inspirer des expériences de villes internationales comme Barcelone, Bilbao, ou encore Québec. Pour l'instant, il n'y a pas de détails sur le financement de la nouvelle stratégie de la ville surtout que le président du conseil de la ville (voir P.5) affirme que la région et les communes n'ont pas suffisamment de moyens. L'un des grands défis des responsables sera ainsi d'assurer le montage financier de la nouvelle stratégie. Mais la première étape consistera tout d'abord à créer une «task force» ou une force opérationnelle qui aura pour mission de conduire le projet. Ensuite, il sera question de fixer une vision stratégique pour répondre aux attentes et accélérer le processus des réalisations. Seul bémol, les responsables ne disposent pas de beaucoup de temps devant eux face à l'urbanisation galopante de la ville. Le wali a même affirmé que certains quartiers périphériques de la ville dépasseraient dans les prochaines années un demi-million d'habitants. C'est pratiquement le même nombre des habitants d'une ville comme Agadir. C'est dire que les défis sont aussi grands que la ville de Casablanca. Mais pour le moment, le nouveau wali affiche un moral gonflé à bloc dans le seul objectif, et non des moindres, de réconcilier les Casablancais avec leur ville.