L'installation lundi dernier de Khalid Safir, récemment nommé par Sa Majesté le Roi nouveau Wali de la Région du Grand Casablanca, a revivifié les espoirs des habitants de la capitale économique du Royaume de voir leur métropole connaître une nouvelle ère en termes de gouvernance et de développement durable, comme l'a souligné le Souverain dans le discours d'ouverture de la session parlementaire. SM le Roi a en effet dévoilé, dans un langage de vérité, les dysfonctionnements et les grands maux dont pâtissent la ville et ses habitants, attirant l'attention sur la nécessité de redresser la situation et d'agir en vue d'arrêter l'hémorragie. Immédiatement après ce discours royal, les élus de la ville ont malheureusement déçu en faisant preuve d'une incapacité criarde de saisir le message royal. C'est pourquoi il est demandé au nouveau Wali, qui connait bien les problèmes de la ville pour avoir déjà occupé le poste de gouverneur des préfectures des arrondissement de Casablanca-Anfa et d'Al Fida Mers Sultan, de s'atteler à la mise en application des directives et orientations contenues dans le discours royal concernant le devenir de la métropole. Casablanca n'est plus en mesure de satisfaire les besoins de ses habitants. Le rôle de capitale économique du Royaume en tant que locomotive du développement du pays a beaucoup régressé. C'est pourquoi les habitants comme les opérateurs économiques comptent beaucoup sur l'expérience et les atouts du nouveau Wali, cet ancien élève de l'Ecole polytechnique et ancien secrétaire général du ministère de l'Economie et des finances, d'arrêter l'hémorragie avant d'insuffler une nouvelle dynamique au Grand Casablanca et de le réhabiliter dans ses dimensions nationale et internationale. La nouvelle gouvernance à laquelle l'on aspire doit avoir pour objectif majeur de combler le déficit social et urbain de la ville et de redynamiser son rôle. Il est vrai que Casablanca manque aujourd'hui d'élites qualifiées et crédibles au sein des instances élues chargées de la gestion des affaires de la cité. Une telle situation trouve d'ailleurs son explication dans les différentes expériences électorales passées, lesquelles ont propulsé au devant de la scène «politique» des spéculateurs, des affairistes et des falsificateurs de la volonté politique des habitants, qui ne cherchent qu'à fructifier leurs affaires. Pour remédier à cette situation, il est désormais recommandé de mettre en œuvre des réformes politiques et démocratiques avec la participation de tous, loin de toute approche technocrate dans le sens de promouvoir un processus électoral sain et crédible et une bonne gouvernance rénovée et homogène, nécessaire à la mise en valeur des ressources et atouts du Grand Casablanca et à davantage de convergence territoriale. Partant du poids économique et stratégique de Casablanca, le dernier discours royal a insisté sur la nécessité de lui accorder un intérêt particulier. Et comme elle représente le véritable visage civilisationnel du Maroc de la modernité et de l'ouverture, la métropole a besoin plus que jamais d'une politique urbanistique intégrée répondant aux exigences de l'heure et aux vœux de tous. L'on compte donc énormément sur le Wali Khalid Safir pour insuffler une nouvelle dynamique de développement du Grand Casablanca, comme a su bien le dire le ministre de l'Intérieur lors de la cérémonie d'installation. Ce qui requiert la création d'un nouveau climat de coopération et de participation des différents acteurs locaux dans l'objectif d'unifier les rangs et mettre en place un programme d'action unifié mettant fin au règne de l'anarchie et de la rente qui ne profitent qu'aux affairistes au détriment du bien être et des attentes des Casablancais et du pays tout entier.