Cérémonie d'installation du nouveau wali de Casablanca La salle était archicomble. Des élus, des acteurs associatifs, des agents d'autorité, des représentants des médias, des personnalités du monde de la culture et plusieurs autres personnes et observateurs étaient là pour assister à la cérémonie d'installation de Khalid Safir, que SM le Roi Mohammed VI a nommé wali de la région du Grand Casablanca, gouverneur de la préfecture de Casablanca. Un énarque hyper-compétent venu donner une nouvelle dynamique à la Métropole, selon le cadrage donné par SM le Roi dans son discours à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement. L'assistance attendait avec impatience l'intervention du ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, qui a présidé cette cérémonie d'installation. Et les deux présidents, Mohamed Sajid et Chafik Benkirane, installés à la tribune, étaient dans une situation embarrassante, le regret se lisait sur leur visage et leurs cœurs battaient la chamade. Que dira le ministre de tutelle ? Va-t-il les épingler de nouveau, eux qui ont réagi au discours royal par des affolements, l'échange d'accusations graves et l'annonce de plans d'urgence. Finalement, le ministre de tutelle a levé la barre plus haut en signifiant aux élus qu'il va falloir se mettre au travail, être responsables et mettre de côté les divergences. Il a souligné que SM le Roi Mohammed VI a donné Ses hautes instructions pour donner une nouvelle dynamique à la ville de Casablanca. M. Hassad n'a pas manqué de rappeler l'intérêt qu'accorde le Souverain à cette région, comme en témoigne le discours royal prononcé à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement, en vue de renforcer le positionnement de la ville comme locomotive de l'économie du pays et pôle de rayonnement économique national et continental. Après avoir mis en relief l'importance de la ville de Casablanca, qui représente le tiers de l'économie nationale (30 %), il a appelé tous les élus à intensifier leurs efforts afin d'agir de façon responsable pour développer ce pôle économique. Les élus l'entendraient-ils de cette oreille ? D'aucuns soulignent que pour que Casablanca avance et se développe selon la volonté royale, le ministère de tutelle est appelé à apurer les comptes des deux conseils, la commune urbaine et le conseil de la Région, et rappeler à l'ordre les responsables des défaillances, les auteurs des dysfonctionnements et ceux ayant tiré profit illégalement des richesses de cette région, et se sont enrichis illicitement et rapidement. Et pis encore, ils «investissent» cet argent pour manipuler les élections, provoquer des blocages et créer de faux problèmes pour détourner les regards de leurs forfaits. Au moment où les citoyens s'attendent à ce que la bonne gouvernance se mette sur les rails, juste après le discours royal, le Conseil de la ville a cédé, dans le cadre de la gestion déléguée, et dans la précipitation, la gestion de la gare d'Ouled Ziane à un promoteur immobilier, dont le concurrent était pourtant le mieux offrant. La différence était de taille : environ trois millions de dirhams, selon des sources concordantes. Des élus ayant orchestré cette mascarade avancent que le concurrent écarté n'avait pas d'expérience. Ils ont oublié que c'est ce même wali, à l'époque gouverneur de la préfecture des arrondissements d'Al Fida Mers Sultan qui avait démoli un espace anarchique qui était installé sur les quais de cette même gare et par le même promoteur immobilier. A cette époque, la décision de K. Safir de mettre un terme à une situation de rente a été applaudie par plusieurs observateurs. Au niveau du conseil de la Région, le constat est on ne peut plus hallucinant. Le fichier des subventions accordées aux associations est émaillé de moult dépassements. C'est dire que la ville est devenue otage d'un groupe d'élus qui œuvrent et manœuvrent pour défendre leurs intérêts. Signalons que la cérémonie d'installation du nouveau wali s'est déroulée en présence notamment des élus, des chefs des services extérieurs, des autorités locales, ainsi que d'autres personnalités civiles et militaires. Cette nomination s'inscrit dans le cadre du souci permanent que porte SM le Roi au renforcement de la gouvernance territoriale dans le domaine de la gestion des affaires locales. Né le 13 décembre 1967 à Settat, M. Safir est titulaire d'un diplôme d'ingénieur de l'Ecole Polytechnique de Paris. Entre 1993 et 2006, il avait occupé plusieurs postes aux ministères de l'Equipement et des Finances, avant d'être nommé par SM le Roi en 2006 gouverneur de la préfecture des arrondissements d'Al Fida Mers Soltane (Casablanca), puis gouverneur de la préfecture des arrondissements de Casa-Anfa en janvier 2009. M. Safir, qui occupait depuis 2011 le poste de secrétaire général du ministère de l'Economie et des finances, est père de trois enfants.