Salaheddine Mezouar, président du Rassemblement national des Indépendants (RNI) a imputé, jeudi, la longue durée des négociations pour former un nouvel exécutif, principalement à la nécessité d'asseoir la nouvelle expérience gouvernementale sur des bases solides. "L'une des raisons pour lesquelles les négociations ont duré ce temps, que certains considèrent long, est la nécessité de construire la nouvelle expérience gouvernementale sur une base solide, soit pour prévenir les conflits au sein de la majorité ou pour garantir l'efficacité de l'exécutif et sa capacité à réaliser des acquis concrets, afin d'éviter de reproduire ce qui s'est passé dans la première expérience" du gouvernement, explique-t-il dans un communiqué parvenu à la MAP. M. Mezouar a affirmé que le RNI "s'est conformé, dans les détails, à la procédure de négociations convenue" avec le Chef du gouvernement, et a présenté sa conception concernant tous les aspects du sujet. Il a mis en exergue la "bonne foi" du RNI dans sa démarche de négociations et son souci de veiller à l'intérêt de la patrie, ainsi que le respect de la délégation que lui a confiée le Conseil national du parti, réuni le 2 aout dernier, qui a fixé trois points : "redéfinir les priorités et reconsidérer la Charte de la majorité, ainsi que la structure du gouvernement" . Pour lui, la balle est désormais dans le camp de la majorité et en particulier du Chef du gouvernement et non dans celle du RNI qui "reste, jusqu'à nouvel ordre, dans l'opposition et dans une situation confortable", rappelant que si son parti avait tenté de venir en aide au gouvernement pour le faire sortir de l'impasse, c'est uniquement par esprit patriotique. Le RNI "ne doit pas être tenu responsable, sous quelque prétexte que ce soit, d'une dislocation de la majorité ou d'une crise gouvernementale", a-t-il martelé. Il a, par ailleurs, exprimé la fierté de son parti d'avoir joué un rôle central dans la tentative de sauver l'expérience gouvernementale et de garantir sa vitalité et son efficacité, réaffirmant le refus de tous les RNIstes d'être méprisés, de forcer le parti à accepter le rôle de la "roue de secours" ou le priver d'exprimer son point de vue sur la composition du gouvernement, à l'instar des autres partis qui le composent. "Le RNI ne cèdera à aucune pression", a affirmé M. Mezouar, soulignant que le parti ne peut travailler qu'au sein d'un gouvernement qui "respecte ses composantes et adhère à ses priorités et met l'intérêt du citoyen au-dessus de toute considération étriquée". Enfin, le président du RNI a dénoncé le "déchainement" du quotidien Akhbar Al Yaoum sur sa personne et sur son parti depuis "le début des négociations pour la formation d'une nouvelle majorité, en faisant des jugements infamants et provocateurs et colportant des informations non sourcées et infondées", une pratique qu'il a qualifiée d'"indigne de la presse et de la déontologie". Il a, à ce propos, réaffirmé son refus catégorique d'"impliquer le Palais royal" dans ce que le journal a qualifié de piétinement des négociations, appelant le responsable du quotidien à présenter les preuves appuyant ce que sa publication a considéré de "piétinement qui dénote un froid dans les rapports entre le palais et le chef du gouvernement", insinuant que le RNI serait "l'instrument qui exprime ce froid de la part du palais", a conclu le communiqué.