«Il y aura des modifications sur l'architecture du gouvernement». Les propos émanent d'un haut responsable du parti du RNI (Rassemblement national des indépendants) qui a requis l'anonymat. Et d'ajouter dans la foulée : «Il n'y aura pas de remplacement des cinq ministres istiqlaliens démissionnaires». Le parti entend ainsi couper court aux rumeurs qui circulent ces derniers jours sur une probable marche arrière de Salaheddine Mezouar, président du RNI, sur la principale revendication de son parti pour intégrer la majorité qui consiste à réviser l'architecture de l'équipe gouvernementale. Le responsable RNIste va encore plus loin en donnant sa propre explication du timing et de l'objectif de ces rumeurs laissant entendre que certaines parties seraient à l'origine de ces informations. «C'est la réaction typique des perdants qui préparent l'opinion publique en présentant leur défaite en victoire. On dirait qu'ils sont en guerre et non pas en train de construire une coalition. Dans tous les cas, on verra bien lorsque les résultats et la formation seront présentés», dit-il. Si le responsable en question paraît confiant, c'est qu'il assure que le président du RNI, seul interlocuteur du chef de la majorité actuelle, est resté fidèle au mandat qui lui a été confié par le conseil national du parti de la colombe. «Les accords finaux respecteront l'esprit de ce mandat. Car notre but recherché n'est pas la simple victoire mais la victoire du pays et une plus grande efficacité pour un meilleur service au citoyen», conclut-il. Ainsi, les pourparlers entre le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane et le numéro un du RNI toucheraient à leur fin. Les deux hommes se sont rencontrés à deux reprises ces cinq derniers jours. La dernière réunion, la sixième du genre depuis l'ouverture des négociations, remonte au mercredi dernier dans la soirée. Très peu d'informations filtrent sur le déroulement des réunions des deux hommes qui se sont probablement mis d'accord pour maintenir au secret l'état d'avancement des pourparlers en vue de former une nouvelle majorité au Parlement qui viendra soutenir un gouvernement Benkirane II. Certaines sources proches du dossier affirment que les négociateurs n'ont pas tranché les portefeuilles qui seront gérés par chaque parti de la majorité ni les noms des nouveaux ministres. L'essentiel des six rounds de négociations a plutôt porté sur le remodelage de l'architecture actuelle de l'équipe gouvernementale. Des informations ont circulé sur la proposition d'organiser l'Exécutif autour de grands pôles sans qu'elles ne soient confirmées par l'une des parties concernées. A noter que le chef de gouvernement devra trouver des remplaçants aux cinq ministres istiqlaliens qui avaient présenté leurs démissions après la décision du conseil national de l'Istiqlal de quitter la majorité. Seul le ministre de l'éducation nationale avait refusé de démissionner. Les départements concernés sont notamment le ministère de l'économie et des finances, le ministère de l'énergie et des mines, le ministère de l'artisanat, le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, le ministère délégué aux affaires étrangères et à la coopération.