La dernière déclaration de Benkirane dans ce sens remonte à dimanche dernier lors d'un meeting de son parti le PJD (Parti de la justice et du développement) à Rabat, soit quelques heures seulement avant l'ouverture officielle des concertations avec les partis politiques pour remplacer le PI. «La décision de l'Istiqlal de se retirer n'est pas raisonnable parce que nous avions déjà commencé une série de chantiers de réformes avec les ministres de ce parti», a affirmé le numéro un de l'Exécutif, reprochant à Hamid Chabat, le secrétaire général du parti de la balance, son manque de «responsabilité» après son choix de rallier l'opposition afin de renforcer la popularité de son parti. Benkirane a également évoqué des «attaques» contre sa formation politique. «Le PJD est tout à fait conscient de la responsabilité et la confiance qui lui ont été accordées par les Marocains même si le parti continue d'être la cible par tous les moyens de ses rivaux y compris le mensonge et les rumeurs», a-t-il poursuivi. Evoquant les négociations avec les partis de l'opposition pour former une nouvelle majorité, le chef de gouvernement a expliqué qu'il était prêt à assumer ses responsabilités en s'alliant avec le parti offrant plus de possibilités pour cette alliance. «Nous avons entamé des concertations tout en ayant conscience de notre grande responsabilité pour l'élaboration d'un nouveau modèle politique basé sur le sacrifice en faveur de l'intérêt général», a t-il précisé. A noter que l'allocution de Benkirane a été suivie d'une intervention de son confident et homme de confiance, Abdellah Baha, qui assume les fonctions d'un ministre d'Etat sans portefeuille dans le gouvernement actuel. Réputé très taciturne, du moins en public, les conseils de Baha sont très écoutés par le chef de gouvernement. Il sera probablement très présent au cours des concertations avec les partis de l'opposition afin de trouver un remplaçant pour le parti de l'Istiqlal. Pour rappel, les concertations qui devaient démarrer hier vont concerner toutes les formations de l'opposition notamment, le RNI (Rassemblement national des indépendants), le PAM (Parti authenticité et modernité), l'USFP (Union socialistes des forces populaires) et l'UC (Union constitutionnelle). Cela dit, le RNI est le parti qui a le plu de chances de rejoindre la majorité.n