Il y a quelques années, peu de personnes se seraient risqués à tenir le pari d'un investissement dans la presse féminine au Maroc. Pourtant, les pionniers ne tardèrent pas à faire des émules… Il y a quelques années, bien peu se seraient risqués à tenir le pari d'un investissement dans la presse féminine au Maroc. Pourtant, une fois les pionniers jetés à l'eau, les appétits ne tardent pas à se manifester. La demande est là et l'offre a suffisamment tardé pour susciter l'engouement. «Femmes du Maroc» a joué le rôle de précurseur et a très vite rencontré un public spécifique. C'est dire si le marché est demandeur. Du jour au lendemain, des lectrices qui n'ont d'autre recours que de se rabattre sur les titres de la presse féminine, français le plus souvent, peuvent feuilleter des revues bien marocaines, étalant sur de pleines pages des photos de qualité de mannequins marocaines, présentant des tenues marocaines. Elles peuvent également tester des recettes de cuisine nationale, partager les confidences de leurs compatriotes, débattre de sujets de société, s'informer de l'évolution de leur société sous un angle bien marocain. Bref, s'identifier totalement à un concept, alors qu'elles ne faisaient qu'adapter des tendances venues d'ailleurs à une réalité de tous les jours. Bien entendu, cette offre, souvent, ne concerne qu'une partie des femmes marocaines. Celles dont les moyens permettent de tels soucis de mode, de maquillage, de fitness, de voyage etc. C'est d'ailleurs l'un des premiers reproches adressés à ces pionniers. Mais, l'initiative a le mérite d'avoir ouvert un chantier quasi-inexistant auparavant. Les numéros de cette nouvelle presse exclusivement féminine, même quand ils ne sont pas achetés régulièrement, font quand même le bonheur de celles entre les mains desquelles ils tombent. Même des mois plus tard. Petit à petit, le cachet élitiste s'estompe, laissant la place à un concept plus large, ouvert sur toutes les composantes de la société. C'est cette évolution, qui bien que lente, preserve les jours des pionniers de la presse féminine marocaine et ouvre la voie à de nouveau venus.