Présidé par Waciny Laredj, romancier et chercheur algérien, le jury a remis, dimanche 30 juin, le Prix Mohamed Zafzaf 2013 à la romancière palestinienne Sahar Khalifeh. L'heureuse lauréate de ce prix s'engage depuis son jeune âge pour l'émancipation des femmes et l'indépendance de son pays. Elle se dit ravie et très honorée d'avoir obtenu ce prestigieux prix. Lequel est destiné à lui procurer plus de dynamisme et de détermination dans son parcours de «romancière et créatrice, mais aussi de femme militante et engagée dans plusieurs causes », ajoute-t-elle. Ayant obtenu trois autres distinctions, dont le prix Alberto Moravia de fiction étrangère à Rome, Sahar Khalifeh est l'auteur palestinien le plus traduit après le poète Mahmoud Darwish. «Ce prix s'enrichit certainement par l'intégration de cette grande romancière à la cour des couronnés par cette distinction», indique Mohamed Benaïssa, secrétaire général de la Fondation du Forum d'Asilah et l'un des six membres du jury. L'intervenant poursuit que Sahar Khalifeh est considérée comme la première femme écrivaine arabe à avoir été distinguée par le Prix Mohamed Zafzaf. «Nous, à la Fondation du Forum d'Asilah, considérons cela comme un signe indicateur de la place qu'occupe la femme romancière arabe», affirme M. Benaïssa. Née en 1941 à Naplouse en Cisjordanie, Sahar Khalifeh a enseigné à l'Université de Bzeit, en Palestine occupée, avant de partir poursuivre ses études en littérature anglo-saxone aux Etats-Unis. Elle revient en 1988 au bercail et crée le Centre des études féminines, qu'elle dirige depuis. En plus de ses écrits en faveur de l'indépendance de son pays, elle est considérée comme une militante et écrivaine féministe qui a fait de la cause féminine l'un de ses principaux combats. Sahar Khalifeh a voulu mettre en valeur, à travers ses œuvres, le rôle de la femme palestinienne dans la lutte contre l'occupant. A cet effet, elle a écrit plusieurs livres traitant de ce thème dont «Les femmes de l'ombre», «Journal d'une femme irréaliste» et «Nous ne sommes plus vos maîtresses esclaves». Lancé en 2002 par la Fondation du Forum d'Asilah, le Prix Mohamed Zafzaf a été décerné dans sa première édition au Soudanais Tayeb Saleh. Il a été ensuite attribué à trois autres écrivains, notamment le Libyen Ibrahim El Kouni (2005), le Marocain Moubarak Rabie (2008) et le Syrien Hanna Mina (2010). A l'instar du Prix Mohamed Zafzaf, la Fondation a créé deux autres, respectivement en 1989 en hommage posthume au poète congolais Félix Tchicaya U Tam'Si et en 2000 et au poète irakien Buland Al Haïdari.