L'écrivain syrien, Hanna Mina a été proclamé, jeudi soir, lauréat du prix Mohammed Zafzaf du roman arabe, attribué dans le cadre de la 32ème édition du Festival culturel international d'Asilah. Le prix a été décerné à Hanna Mina en reconnaissance de ses oeuvres et de sa contribution à l'enrichissement de la littérature arabe. S'exprimant lors de cette cérémonie organisée dans le cadre du colloque sur "le dialogue des cultures arabes : réalité et aspirations", le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Asilah, Mohamed Benaissa a affirmé que ce prix rend hommage à ce "passionné de la mer", qui est "l'un des leaders de la littérature arabe", et à sa production dans la catégorie de romans. Pour sa part, l'écrivain marocain, Mobarak Rabie, qui préside le jury de ce prix, a souligné le rôle joué par le lauréat dans le renouvellement et l'évolution du roman arabe, évoquant son expérience personnelle exceptionnelle qui a marqué ses ouvrages. Il a également salué la dimension culturelle de ses oeuvre, son style distingué et son attachement aux principes intellectuels humains et aux valeurs universelles. Le prix a été remis à Mme Ouafaa Lamrani, conseillère culturelle de l'ambassade du Maroc à Damas, lors de cette cérémonie qui a été marquée par une projection vidéo dans laquelle le lauréat a remercié le jury pour cet hommage. Présidé par Mobarak Rabie, le jury de ce prix comprend Mohamed Benaissa, secrétaire général de la Fondation du Forum d'Asilah, Rachid Benhaddou et Abderrahim El Allam, critiques littéraires marocains, ainsi que les romanciers irakien et syrien, Jumaâ Lami et Nabyl Suleiman. D'une valeur de 10.000 dollars, le prix Mohammed Zafzaf du roman arabe est octroyé tous les trois ans en alternance avec le prix Tchikaya U Tam'si de la poésie africaine et le prix Buland Al Haidari des jeunes poètes arabes. Né en 1924 à Lattaquié (Syrie), Hanna Mina a quitté l'école primaire pour faire de petits travaux. Il devient ainsi ma oeuvre dans un port avant de s'engager, à l'âge de douze ans, dans la lutte contre le colonisateur français. Son long parcours de lutte contre l'injustice et l'oppression continue en rédigeant des lettres pour ses voisins, surtout des doléances, et les soutenant dans leurs démarches administratives. En 1942, il commença à écrire des nouvelles qu'il publia dans les journaux. Il a intégré le journalisme à Damas en 1947 et a fait plusieurs métiers, dont marin, barbier et écrivain de scénarios pour des séries télévisées. Son univers romanesque est marqué par sa fine connaissance de la mer et se caractérise par le nombre et la richesse de ses personnages, ainsi que par l'imbrication habile des thèmes politiques et des intrigues littéraires. Ecrivain à la production prolixe, il a écrit plus de 24 romans dont le premier s'intitule "Al Massabih Azzorq" (les lanternes bleues). Plusieurs de ses romans sont traduits en français notamment "Chams fi Yawm Al Ghaym" (soleil en instance). Mina a reçu le prix des écrivains arabes en 2005 pour seso euvres collectives.