La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite se porte bien malgré une conjoncture économique difficile. Les résultats financiers de l'exercice 2012 et du bilan actuariel qui ont été présentés lundi à Casablanca confirment la pérennité du régime. L'année 2012 a été marquée par une augmentation du nombre d'adhérents avec l'entrée de 781 nouvelles entreprises au profit de 7.424 affiliés. Ce qui porte le nombre total d'entreprises adhérentes à 5.385. Il faut tout de même relever que 352 entreprises ont été radiées pour motif principal de cessation de paiement donnant lieu à l'appel d'un montant de 461.699.902 DH au titre des indemnités de radiation. A ce sujet, Khalid Cheddadi, P-dg de la CIMR, a souligné que «ce chiffre assez élevé s'explique par la procédure mise en place par la CIMR qui consiste à radier les adhérents qui ont un retard de 6 mois». Cela dit, M. Cheddadi a fait savoir qu'un grand nombre d'entreprises radiées allait reprendre son adhésion à la Caisse. Quant aux affiliés, leur nombre a progressé de 4%, atteignant un effectif global de 552.341 dont 297.819 actifs cotisants et 254.524 ayants droit. Le nombre d'actifs cotisants a augmenté de 5% par rapport à 2011, ce qui dépasse de loin le seuil minimal à atteindre pour assurer le maintien de l'équilibre du régime. En effet, pour garantir la pérennité du régime, il faudrait une évolution annuelle du nombre d'actifs de 0,5%. On notera qu'en 2012, 143.322 personnes ont bénéficié d'une pension de retraite CIMR parmi lesquelles 9.050 nouveaux allocataires directs. Les allocations versées ou dues au titre de l'exercice 2012 se sont élevées à 2.816 millions de dirhams contre 2.951 millions DH en 2011, marquant une diminution de -4,60% due à l'annulation des pensions dormantes. Pour leur part, les remboursements des cotisations salariales se sont élevés à 100,5 millions DH contre 71,4 millions DH l'exercice précédent. S'agissant des réserves de la Caisse, l'excédent d'exploitation a connu une progression de 14,3% et atteint les 3.591 millions DH contre 3.142 millions DH en 2011. A lire : Les paramètres du régime de la CIMR en 2012 Quant au total des charges au 31 décembre 2012, celui-ci s'est élevé à 4.397 millions de dirhams, dont 3.363 millions de dirhams au titre des prestations servies et 85 millions de dirhams au titre des frais généraux et pertes et profits. De ce fait, la réserve de prévoyance est passée de 24.849 millions de dirhams à 28.440 millions de dirhams, représentant une progression de 14,4%. Rapportée au montant des charges d'allocations supportées par la CIMR au cours de l'exercice 2012, la réserve totale représente 8,6 années de prestations servies (hors allocations retraites part capitalisation) contre 7,5 années l'année précédente. Le P-dg de la CIMR a annoncé que le portefeuille de la Caisse a atteint les 33,3 milliards de dirhams en valeur marché. Les revenus de valeurs mobilières de placements, augmentés des plus-values réalisées, comptabilisés au cours de l'exercice 2012, ont totalisé un montant de 1.772 millions DH contre 1.559 millions DH l'exercice précédent, marquant une hausse de 213 millions DH. A lire : Les contributions vont bon train Le bilan actuariel 2012 a montré que le régime reste pérenne. Toutefois, cette pérennité ne s'affirmera dans le temps qu'au prix d'une augmentation régulière du nombre des actifs cotisants et d'un rendement adéquat du portefeuille financier. Concernant la réforme des retraites au Maroc, M. Cheddadi a rappelé le système proposé par le cabinet d'étude Actuaria et les points actuellement à l'étude concernant le secteur privé. Pour le régime de base de la CNSS, les principaux points portent sur l'amélioration des conditions de collecte et de recouvrement des contributions, l'amélioration des conditions de la gestion des réserves financières du régime, la réforme de certaines règles de fonctionnement du régime, la détermination des conditions de pérennité du régime et l'examen des conditions d'intégration des travailleurs non salariés. Pour le régime de la CIMR, la possibilité de généralisation du régime est toujours à l'étude.