ALM : L'ancienne médina a connu mercredi dernier l'effondrement de deux maisons, où en est aujourd'hui la réhabilitation de l'ancienne médina? Abdelkader Kaioua : C'est l'agence urbaine qui se charge de la réalisation du programme de réhabilitation de l'ancienne médina. Il faut savoir aujourd'hui que 50% des constructions dans les anciennes médinas sont dégradées et 10% risquent de s'effondrer. Par ailleurs, les maisons qui tombent ne concernent pas que l'ancienne médina, c'est un véritable fléau qui touche plusieurs quartiers à Casablanca, mais aussi d'autres villes. Les maisons menaçant ruine concernent actuellement 31 villes dans le Royaume, touchant quelque 740.000 familles, dont 100.000 ménages habitant dans des zones classées «dangereuses» et qui doivent bénéficier d'un traitement prioritaire.
Quel est le résultat du travail de la commission nationale dédiée à l'habitat menaçant ruine qui a été mise en place l'an dernier ? Un travail a été fait par les autorités pour cerner le problème de l'habitat menaçant ruine, et ce dans le cadre d'une commission nationale qui a été créée l'an dernier. Le résultat de ce travail est depuis quelques mois entre les mains de la présidence du gouvernement. Ce qu'il en ressort, c'est que le budget destiné à l'éradication de ce fléau est insuffisant. Il est également question de définir les intervenants dans la résolution de ce problème à travers un cadre juridique clair, ainsi que la création d'une agence dédiée exclusivement à cette problématique et ayant pour but le recensement, le relogement et l'exécution des mesures d'urgence. Quel est le budget destiné à l'éradication de ce fléau aujourd'hui ? La résorption de la problématique de l'habitat menaçant ruine nécessite un budget de 10 milliards DH (MMDH). Or, le Fonds de solidarité pour le logement dont les compétences ont été élargies pour agir contre le phénomène de l'habitat menaçant ruine est doté, dans les meilleurs des cas, de 2 à 2,5 MMDH consacrés à la lutte contre les bidonvilles et à la restructuration de certains quartiers. La situation est d'autant plus alarmante que l'habitat menaçant ruine touche 31 villes et 740.000 ménages, soit 4,5% de la population urbaine.