A Fès, les habitations menaçant ruine continuent de faire des victimes. En guise de contribution à l'éradication de ce fléau, le ministère délégué chargé du Logement et de l'Urbanisme a procédé au relogement de 202 ménages. Les habitations menaçant ruine ont fait une nouvelle victime à Fès. Un jeune homme âgé de 18 ans a perdu la vie vendredi dernier suite à l'effondrement du toit d'une maison située au quartier Lagzira dans l'ancienne médina, rapporte l'agence MAP. En état de vétusté avancée, cette bâtisse n'avait pas résisté aux chutes de pluie qui se sont abattues sur la ville la veille du drame. Il ne s'agit pas du premier incident du genre. Plusieurs drames sont survenus ces dernières années à Fès, qui n'est pas la seule ville concernée par ce problème. La problématique des logements menaçant ruine dans la ville spirituelle du Royaume, classée par l'UNESCO patrimoine universel, se pose effectivement avec acuité depuis des décennies. Elle touche aussi bien les constructions de l'ancienne médina, en état de dégradation à cause du manque d'entretien, que les habitations qui ne répondent pas aux normes de construction en vigueur. Selon le ministère délégué chargé du Logement et de l'Urbanisme, la ville de Fès compte 7500 édifices menaçant ruine, dont 2000 situés dans l'ancienne médina. Dans la zone nord et Jnanate, on recense 5000 bâtisses non réglementaires menaçant également ruine. Pour venir à bout de ce problème qui menace la vie de la population, le département concerné, en partenariat avec les autorités locales et les élus, a mis en place un programme de réhabilitation et la consolidation des constructions menacées ainsi que l'acquisition de nouveaux logements pour reloger les ménages qui résident dans des constructions jugées vulnérables. Ainsi, le même vendredi, une nouvelle opération de distribution des appartements a eu lieu au profit des familles issues des quartiers périphériques relevant notamment de la municipalité Al-Machouar Fès-Jeddid et des circonscriptions de Fès-Medina, Al-Mariniyine et Jnane Al-Ouard. Au total, 202 ménages habitant des constructions menaçant ruine ont reçu les clés de leurs nouveaux logements. Le prix de cession des nouveaux appartements, situés à Sahrij Gnaoua et Bensouda varie entre 43.000 et 120.000 DH. Le montant moyen des mensualités est de 300 DH sur une durée de 25 ans sans intérêts. A rappeler que depuis le lancement de ce programme, 599 ménages ont été relogés. 390 d'entre eux vivaient dans des habitats appartenant au tissu urbain ancien. Programme de lutte : La problématique des constructions menaçant ruine se pose à l'échelle nationale. Une vingtaine de villes souffrent de ce problème dont Casablanca, Oujda, Essaouira, Beni Mellal, Salé, Marrakech, Ksar Sghir, Rabat, Meknès et Tétouan, outre la ville de Fès. Une enveloppe de près de 1 milliard de DH a été allouée au traitement de ce problème. Quelque 335,66 millions de DH ont été débloqués dans la période allant de 2002 à 2005, alors que 630 millions de DH seront mobilisés entre 2006 et 2010.