La multiplication des scandales sanitaires ces derniers mois remet sur le devant de la scène la question de la sécurité alimentaire. Pour débattre de cette problématique vitale, une table ronde sous le thème «Politique de la mise en œuvre et du contrôle de la sécurité sanitaire alimentaire au Maroc: une exigence indispensable pour une meilleure coopération avec l'UE» a été organisé, mardi 9 avril, à Casablanca par la Chambre de commerce britannique. Cette rencontre a été l'occasion pour les intervenants de mettre l'accent sur le cadre réglementaire pour la sécurité alimentaire dans l'Union européenne et au Maroc. Lors de son intervention, Jacky Le Gosles, conseiller du Directeur aux affaires vétérinaires et internationales à la direction générale de la santé et des consommateurs (DG Sanco) au sein de la Commission européenne, a rappelé les principes de base de la réglementation de l'UE pour l'importation des denrées alimentaires en relevant que les denrées importées de pays hors de l'UE doivent fournir des garanties en termes de protection de la santé des consommateurs au moins équivalentes à celles apportées par la réglementation de l'UE. En matière d'exportation, celui-ci a fait remarquer que l'exportateur ou l'importateur doit être en mesure de prouver que les aliments exportés respectent la législation de l'UE. Pour M. Le Gosles, l'un des problèmes préoccupants est le risque d'exposition du consommateur à des aliments contaminés par les polluants, les pesticides ou encore par des résidus de substances vétérinaires. «Un plan de suivi des résidus de substances vétérinaires est requis des pays tiers pour les aliments d'origine animale exportés dans l'UE», a-t-il indiqué. Pour sa part, Saad Lhoussaine, chef de la division du contrôle des produits végétaux et d'origine végétale à l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, s'est focalisé sur les moyens mis en œuvre pour répondre aux exigences internationales en la matière. M. Lhoussaine a tenu à rappeler que l'objectif de la loi 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires est d'assurer la protection de la santé du consommateur et de mettre à sa disposition des produits sûrs, sains et salubres. Le professionnel est ainsi tenu d'assurer la sécurité sanitaire des produits qu'il met sur le marché. «Cette loi constitue un cadre juridique solide en la matière en interdisant la commercialisation de tout produit qui constitue un danger pour la santé humaine ou animale», a souligné ce responsable à l'ONSSA. Parmi les autres principes importants figure l'obligation de traçabilité (art 12), l'obligation de mettre en place un système d'auto-contrôle et l'étiquetage qui permet aux consommateurs d'être informés sur la dénomination, la composition, l'aspect nutritionnel et la validité des produits alimentaires.