Investir dans l'énergie renouvelable est un choix irréversible qu'a fait le Maroc avec l'adoption d'une nouvelle stratégie énergétique en mars 2009. Au programme de cette stratégie, on trouve le développement du potentiel national en ressources énergétiques renouvelables, la promotion de l'efficacité énergétique et une intégration au système énergétique régional. Face aux défis énergétiques, le Maroc s'est vite lancé dans la concrétisation des axes de cette nouvelle stratégie énergétique. C'est ainsi que le Souverain a procédé au lancement officiel du Plan solaire marocain, le 2 novembre 2009, à Ouarzazate, et du Programme marocain intégré de l'énergie éolienne, le 28 juin 2010, à Tanger. Ces deux grands projets visent à renforcer l'offre à partir des ressources nationales, à réduire la dépendance énergétique et à préserver l'environnement. L'objectif est d'augmenter la contribution des énergies renouvelables dans la consommation en énergie primaire de près de 5% en 2009 à 8% en 2012 pour atteindre 10 à 12% en 2020 et 15 à 20% en 2030. Leur part dans la production électrique devra atteindre 42% en 2020. «Si notre pays ne possède pas de ressources d'énergie fossile traditionnelle, il dispose, grâce à Dieu, de ressources énergétiques renouvelables éoliennes et solaires de qualité supérieure, ainsi que des conditions appropriées pour leur exploitation, qu'il s'agisse du foncier ou des infrastructures électriques et hydrauliques», a indiqué SM le Roi Mohammed VI, vendredi 14 septembre 2012, dans un message aux participants aux travaux d'une conférence internationale sur «Les défis énergétiques dans l'espace euro-méditerranéen», organisée par la Chambre des conseillers, en partenariat avec l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), à Ouarzazate. Et d'ajouter que si le coût de l'énergie reste élevé à ce jour, il n'en demeure pas moins que cette source énergétique renouvelable représente un choix stratégique prometteur, compte tenu de la disponibilité de technologies sophistiquées permettant de stocker les énergies nécessaires pour répondre à nos besoins, surtout dans les périodes de consommation de pointe. C'est dire tout l'espoir que porte le pays sur le développement de ce secteur qui devra constituer une base de développement vert. Le Souverain y voit une opportunité favorable au développement économique et social pouvant assurer au pays la possibilité d'un positionnement industriel compétitif. Une place de choix pour l'environnement dans la Constitution Le Conseil économique, social et environnemental est institué par la nouvelle Constitution dans son article N° 151. Il est clairement dit que le Conseil économique, social et environnemental peut être consulté par le gouvernement, par la Chambre des représentants et par la Chambre des conseillers sur toutes les questions à caractère économique, social ou environnemental. Il donne son avis sur les orientations générales de l'économie nationale et du développement durable. C'est dire toute la place que doit désormais revêtir l'environnement dans l'élaboration et l'exécution de toutes les politiques sectorielles du Maroc. Fiche technique : • Projet intégré d'énergie solaire Puissance installée: 2.000 MW Capacité de production annuelle : ≈ 4.500 GWh Coût estimé : 9 milliards de dollars Superficie globale : 10.000 hectares Economie annuelle de 1 million de TEP Emission évitée de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an. Cinq sites : Ouarzazate, Ain Béni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhet Tah. Date de mise en service : 2015 pour la première centrale et 2019 pour la totalité du projet. • Projet intégré d'énergie éolienne Puissance installée: 2.000 MW Capacité de production annuelle : ≈ 6.600 GWh Coût estimé : 3,5 milliards de dollars Economie annuelle de 1,1 million de TEP Emission évitée de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an. Cinq sites : Sendouk, Koudia Baida II, Taza, Tiskrad et Boujdour. Date de mise en service : 2014 pour le premier parc éolien et 2020 pour la totalité du projet. • Potentiel d'énergies renouvelables: Le Maroc dispose d'un énorme potentiel en énergies renouvelables, notamment en énergie éolienne dont le potentiel global est estimé à 25.000 MW avec 6.000 MW réalisables à des vitesses de vent dépassant 9m/s à 40 mètres de hauteur dans plusieurs régions et en solaire avec une irradiation de ~5 kWh/m2/an et 3.000 h/an d'ensoleillement, soit une moyenne équivalente à l'Europe du Sud, a une capacité de production théorique de plus de 20.000 GW.