Le phénomène de l'habitat insalubre touche 630.000 ménages au Maroc. Un programme national visant l'éradication de ce phénomène vient d'être annoncé. Le secrétariat d'Etat chargé de l'Habitat a organisé vendredi dernier à Rabat une rencontre sous le thème «l'administration de l'habitat et les nouvelles approches de la lutte contre l'habitat insalubre ? Vers de nouveaux outils et modes de gestion». Lors de cette rencontre le secrétaire d'Etat chargé de l'Habitat Mohamed M'barki a annoncé l'élaboration d'un programme national qui vise à éradiquer complètement l'habitat insalubre à l'horizon 2012. Il a précisé à l'occasion que des ressources financières de l'ordre de 30 milliards de dirhams, dont 13,5 milliards de dirhams de subvention des pouvoirs publics, seront mobilisées pour la mise en oeuvre de ce programme national. Et d'ajouter que la partie subvention sera financée à travers le budget général de l'Etat, le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, le fonds de solidarité pour l'habitat créé par la loi de finances 2002 pour collecter les produits de la taxe sur le ciment, et la participation des collectivités locales. Et de souligner qu'il s'agit d'un «programme d'une dimension jamais égalée et d'un type nouveau, qui intègre une composante résorption et une composante prévention, inaugurant une politique nouvelle en matière de lutte contre l'habitat insalubre». Dans ce cadre M. Mbarki a rappelé les orientations de S.M. le Roi Mohammed VI en la matière, lors du discours royal du 20 août 2001, lorsque le Souverain a érigé la question de l'habitat insalubre en «priorité absolue » du fait qu'il «menace l'équilibre de notre tissu social et notre environnement» et «entrave les efforts de développement». Et d'indiquer que le nouveau défi que constitue l'éradication de l'habitat insalubre et la place centrale qu'occupe son département dans le dispositif de lutte contre ce type d'habitat «impliquent des impératifs d'adaptation et de modernisation plus soutenus et plus accélérés», tant en ce qui concerne son administration que son organisation et ses outils de gestion. Dans ce sens, indique le secrétaire d'Etat, le département chargé de l'Habitat a engagé plusieurs actions de modernisation de sa gestion touchant les fonctions des ressources humaines, des technologies de l'information et de la communication, du suivi, contrôle et évaluation et de la communication. Car, argue-t-il, l'administration publique marocaine, telle qu'elle a été conçue et telle qu'elle a fonctionné jusqu'à présent, n'est plus en mesure de répondre efficacement aux exigences d'une gestion publique dynamique, déconcentrée et ouverte sur son environnement.