Une colonne de véhicules blindés dans laquelle se trouvait quelque 200 soldats maliens et français est entrée, lundi, dans la ville de Diabali, dans l'ouest du Mali, sans rencontrer de résistance, rapportent des médias. La petite localité de Diabali, à 400 km au nord-ouest de Bamako, avait été prise le 14 janvier par les islamistes armés après des combats avec l'armée malienne, au lendemain des premiers bombardements par l'aviation française des positions rebelles au centre et au nord du pays. L'armée malienne a patrouillé dimanche en périphérie de la ville, visiblement désertée par les combattants islamistes devant la force des frappes aériennes, a indiqué un responsable malien. Cette mission d'observation et de dissuasion vise notamment à éviter toute infiltration vers le sud de militants djihadistes qui se seraient dissimulés dans la brousse, a-t-il précisé. Plusieurs sources font état d'un repli des combattants islamistes du centre du pays vers Kidal, dans l'extrême nord-est (1.500 km de Bamako). Kidal avait été la première ville conquise, en mars 2012, par les rebelles touareg et les groupes islamistes. "Les djihadistes quittent de plus en plus les autres régions pour se rendre vers Kidal, qui est une zone montagneuse", a indiqué une source sécuritaire malienne. L'armée malienne a repris jeudi dernier Konna (centre) dont la chute le 10 janvier entre les mains des islamistes, avait précipité l'intervention de la France, qui redoutait une percée des djihadistes vers le sud. Sur le front nord, les troupes françaises ont poursuivi "leur déploiement vers les villes de Niono et de Sévaré, où elles sont arrivées et sont en train de s'installer", a précisé le lieutenant-colonel Emmanuel Dosseur, porte-parole à Bamako de l'opération Serval. A Abidjan, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a demandé, samedi, à l'ONU "de fournir immédiatement l'appui logistique et financier pour le déploiement de la Misma" (Mission internationale de soutien au Mali).