L'année 2012 est désormais l'année de décès de plusieurs figures emblématiques de l'art. Parmi lesquelles le roi de la musique amazighe Mohamed Rouicha, l'artiste Abderrahman Kirouche, alias Paco du groupe mythique Nass El Ghiwane et l'icône de la dramaturgie marocaine Ahmed Tayeb Laâlej. Connu par ses chansons porteuses de la majesté du cèdre et de la grandeur du Moyen Atlas, «Inas Inass», «Chhal men Lila», et «Ya majmaa Al mouminine», Mohamed Rouicha a laissé derrière lui un patrimoine riche de musique et de poésie amazighes. Abderrahman Kirouche, alias Paco, a consacré, lui aussi, sa vie à la musique, contribuant ainsi à enrichir le répertoire du patrimoine musical populaire marocain en y introduisant le rythme gnaoui. C'est au début des années 1970 que le public marocain le découvre, époque où il rejoint les groupes «Jil Jilala», puis «Nass El Ghiwane». De son côté, Ahmed Tayeb Laâlej demeure parmi les précurseurs qui ont permis au théâtre national de vivre son âge d'or. Son répertoire est long, riche et inoubliable. Il a travaillé presque exclusivement avec la troupe de la Maâmora pour laquelle il a écrit plus de cent pièces, notamment «Hada», «Aitouna», «Nechba» et «Saad». Il a réussi l'exploit d'adapter, dans le langage et le contexte marocains, de grands classiques de dramaturges tels Molière, Jules Romain et Berthold Brecht. En parallèle, cette valeur sûre du théâtre marocain a travaillé pour la télévision en fournissant une douzaine de scénarios de feuilletons. Le feu Tayeb Laâlej n'était pas seulement un homme de théâtre, mais était aussi un parolier accompli grâce auquel la chanson marocaine a trouvé un nouveau souffle puisqu'il avait écrit les paroles des célèbres chansons «Ma ana ila bachar», «Marsoul lhob» et «Khouyi, khouyi».