C'est une figure phare du mouvement «ghiwani» qui s'est éteinte dimanche dernier. L'artiste Abderrahman Kirouche, alias Paca, du groupe mythique Nass El Ghiwane, est décédé dimanche des suites d'une longue maladie. Si Paco a su faire de l'art gnaoui une source d'inspiration pour plusieurs artistes de renom tant pour l'art populaire marocain que pour des rock stars venus puiser dans la richesse musicale marocaine durant les années 60 et 70, c'est grâce à sa «réinvention» du hajhouj. En effet, Paca a su rendre cet instrument plus important et inventer une nouvelle façon d'en jouer, de nouvelles techniques et mélodies. Ainsi pour ses fans, Abderrahman Kirouche restera un symbole éclatant du phénomène ghiwani, dont il a marqué le parcours créatif de son sceau, à travers un riche répertoire de chansons qui ne cessent de faire vibrer les mélomanes de tous les âges, avec des tubes qui font de l'art ghiwani, un art universel, des chansons telles que «Ghir Khoudouni», «Mahmouma», «Nerjak Ana» ou l'anthologique «Sinia». Né à Essaouira en 1948, Paca grandit dans un milieu gnaoui. Il est initié par de grands maalems et devient lui-même maâlem en 1964. C'est au début des années 1970 que le public marocain découvre mieux Paco, à l'époque où il rejoint les groupes Jil Jilala puis Nass El Ghiwane, dont il enrichit la musique en y introduisant avec brio le rythme gnaoui. Le défunt a consacré sa vie entière à la musique, en laissant une trace indélébile dans le répertoire du patrimoine musical populaire marocain.