La promotion des droits de la femme au Maroc est une préoccupation politique et sociétale majeure en ce qu'elle est intimement liée au processus de consolidation de l'Etat de droit, compte tenu de son rôle au service du développement humain durable, a affirmé lundi le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. S'exprimant devant la Chambre des représentants réunie en séance mensuelle consacrée aux questions relatives à la politique générale, M. Benkirane a évoqué les mesures prises aux plans législatif et institutionnel et les stratégies mises en œuvres en consécration des droits économiques, politiques et civils des femmes dont "le combat pour le progrès du royaume est connu de tous". Pour le chef du gouvernement, le processus de promotion des droits de la femme a été nettement conforté ces dernières années, dans l'optique d'éliminer la discrimination fondée sur le genre sous toutes ses formes. Il a cité le code de la famille, la code de la nationalité, le code du travail, instruments qui ont entouré les femmes de la protection juridique nécessaire. Il a aussi rappelé que la discrimination positive en faveur des femmes en matière d'accès aux services de la justice est aujourd'hui stipulée par la loi, évoquant à cet égard l'exemption des femmes divorcées et en détresse des frais de justice, de même que leurs capacités sont de plus en plus renforcées dans le contexte de la Constitution de 2011 et leurs droits consolidés aux niveaux politique, économique, social et culturel. Ces acquis constitutionnels ont pris la forme d'engagements dans le cadre du Programme gouvernemental 2012-2016 qui prévoient pas moins de 17 mesures d'appui à l'égalité homme-femme, entre autres. Dans le même sillage, le département en charge de la femme a mis au point un projet de plan d'action "Ikram" pour l'égalité dans la perspective de la parité (2012-2016), lequel se veut un plan de mise en convergence des initiatives des départements ministériels en la matière. Le plan se décline en huit domaines prioritaires, des objectifs et des mesures bien précis, le but étant de consacrer l'égalité, lutter contre toute forme de discrimination et de violence et promouvoir la représentativité politique, économique et sociale des femmes. Pour y parvenir, le gouvernement a programmé un certain nombre de textes de loi, dont il a cité la loi organique relative à la nomination dans les hautes fonctions qui souligne l'impératif de respecter les principes d'égalité homme-femme et d'égalité des chances, la non-discrimination et la parité, en contribution à l'effort de promotion de l'accès des femmes aux postes de décision. S'y ajoutent, a-t-il relevé, la préparation d'un projet de loi pour la lutte contre la violence à l'égard de la femme, parallèlement à la révision du code pénal pour le mettre en adéquation avec l'esprit de la Constitution, dans le cadre de la réforme en cours de la justice, ainsi que d'un projet de loi instituant l'Instance de la parité et la lutte contre la discrimination et en fin le projet de loi portant création du Conseil consultatif pour la famille et l'enfance.