La nouvelle constitution, massivement approuvée par le peuple marocain lors du référendum populaire du 1er juillet, est le fruit d'un processus de larges concertations avec les partis politiques, les centrales syndicales et la société civile, a souligné, samedi à Barcelone (nord-est de l'Espagne), Mme Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité. Grâce à l'approche participative qui a présidé à son élaboration à travers de larges concertations avec 33 partis politiques, cinq centrales syndicales et plusieurs dizaines d'associations et de réseaux de la société civile, le projet de la nouvelle Constitution a recueilli l'approbation et l'adhésion de l'écrasante majorité des Marocains, a indiqué Mme Skalli qui intervenait dans le cadre d'une conférence organisée dans la capitale catalane par l'Institut pour la diplomatie culturelle de Berlin (Allemagne) sous le thème "Un monde sans murs 2011, Promouvoir la paix et la stabilité dans les pays méditerranéens". En vertu de cette réforme constitutionnelle, le Maroc est devenu une monarchie "constitutionnelle, démocratique, sociale et parlementaire", a fait remarqué la ministre, précisant que la nouvelle constitution stipule notamment la consolidation du principe de séparation des pouvoirs et l'approfondissement de la démocratisation et la modernisation des institutions à travers le renforcement du statut du premier ministre baptisé désormais Président du gouvernement. Parmi les nouveautés de cette nouvelle Loi fondamentale, figurent également la constitutionnalisation du principe de la parité et de l'égalité entre les sexes et de non discrimination en matière de liberté et de droits civils, politiques, économiques et sociaux à travers la mise en place de mécanismes constitutionnels pour la promotion de la représentative politique des femmes, a encore expliqué Mme Skalli. En interdisant toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard des femmes, la nouvelle Constitution consacre l'égalité entre l'homme et la femme ainsi que la parité entre les sexes, a ajouté la responsable marocaine, soulignant l'importance accordée également à la protection des droits des enfants, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Mme Skalli a de même mis en exergue l'exception du Maroc à l'égard des autres pays arabes, précisant que cette particularité du Royaume procède principalement du multipartisme instauré par le Maroc au lendemain de son indépendance, du rôle central que joue la monarchie "citoyenne et sociale" marocaine en tant que garante de la stabilité et la pérennité de l'Etat, et de l'élan citoyen de la jeunesse marocaine. La convergence de ces trois facteurs a permis au Maroc de disposer d'une constitution particulièrement avancée, a dit la ministre, rappelant les différentes réformes entreprises sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI notamment la création de l'Instance Equité et réconciliation (IER) qui a permis de tourner la page des violations passées des droits de l'Homme, la mise en place du nouveau concept d'autorité et l'adoption d'un nouveau Code de la famille ainsi que le lancement de l'Initiative nationale de développement humain. Evoquant les mesures prises par le Maroc pour la promotion des droits de la femme, la ministre a notamment cité la consécration constitutionnelle de la suprématie des conventions internationales par rapport aux législations nationales, la levée des réserves sur la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et l'adhésion à son protocole facultatif. Mme Skalli a de même rappelé l'adoption en mars dernier de l'agenda gouvernemental de l'égalité, un plan d'action qui vise l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et la promotion de l'égalité des sexes. Les réformes menées par le Maroc lui ont valu les éloges du monde entier, a noté la ministre, ajoutant que le Royaume est ainsi devenu un "modèle" en la matière dans le monde arabe. "Son processus continu de reformes lui a valu le statut avancé auprès de l'Union europeenne, ce qui l'engage à continuer encore davantage dans le sens des réformes profondes et structurantes sur les plans politique, économique social et environnemental", a-t-elle indiqué. Abordant la thématique de cette conférence, Mme Skalli a souligné que les pays riverains de la Méditerranée partagent des valeurs communes de démocratie, de respect des droits de l'homme et d'égalité de genre, ce qui leur a permis de "construire le rêve d'une Méditerranée de paix, de sécurité de dialogue et de co-développement". Les pays riverains de la Méditerranée sont appelés à promouvoir le dialogue sur la base de leurs valeurs partagées pour venir à bout de l'intolérance, de la haine, de la violence et du terrorisme, a insisté la responsable marocaine, estimant que "rien ne peut arrêter la force des peuples dans leur aspiration à la paix et à la sécurité". Elle a également plaidé pour la mise en place d'une "culture de tolérance entre les peuples ou chaque modèle de société aura le droit de se faire connaître et d'échanger avec les autres loin de toutes tendances hégémonistes".