L'agenda gouvernemental de l'égalité 2011-2015 constitue "un nouveau jalon dans l'institutionnalisation de l'égalité dans les politiques publiques marocaines", a affirmé, jeudi à Rabat, la ministre du développement social, de la famille et de la solidarité, Mme Nouzha Skalli. Mme Skalli, qui intervenait lors d'une rencontre d'information sur l'agenda gouvernemental de l'égalité, validé par le Conseil du gouvernement le 17 mars dernier, a indiqué que cet agenda "contribue à renforcer la démocratie et la bonne gouvernance". "Aujourd'hui, nous avons besoin d'une nouvelle génération de réformes pour institutionnaliser l'égalité et éliminer les violences et les discriminations", a souligné la ministre, ajoutant que "l'agenda gouvernemental de l'égalité appartient à cette nouvelle génération de réformes par son approche multidimensionnelle et multisectorielle". "A travers cet agenda, le gouvernement s'acquitte de son engagement présenté par le Premier ministre devant le parlement lors de la Déclaration gouvernementale en 2007", a-t-elle poursuivi. Mme Skalli a indiqué que l'agenda qui "constitue le cadre des priorités nationales en matière d'égalité de genre, traduit les engagements du Royaume du Maroc à travers les différents partenariats qui seront présentés". La ministre a en précisé que cet agenda qui s'inspire des Hautes orientations et directives royales, vise à améliorer la condition de la femme, réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l'horizon 2015 et à mettre en oeuvre les dispositions des conventions internationales, notamment la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes (CEDAW) et le plan d'action de Beijing. Mme Skalli a souligné que l'agenda élaboré, selon une approche participative, est le fruit d'un travail collectif et participatif émanant notamment des plans stratégiques de chaque département et enrichi par les résultats des ateliers de concertation. Cet agenda est "une organisation des actions sectorielles dans un seul document, constituant ainsi un plan d'action intégré et une feuille de route", a-t-elle ajouté. La ministre a, par ailleurs, salué le rôle de la Coopération internationale dans la consolidation de l'égalité entre les sexes et l'appui apporté par plusieurs organisations et instances internationales, en vue de consolider les réformes lancées par le Royaume en faveur de l'égalité et la mise en oeuvre de l'agenda gouvernemental de l'égalité, notamment le Bureau du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies (SNU), ONU-femmes, l'Union Européenne, l'Agence Allemande de Coopération Internationale (GIZ) et l'agence américaine pour le développement international (USAID). "Nous souhaitons que cette rencontre permette à d'autres partenaires d'adhérer à l'agenda et d'appuyer des actions dans le cadre des partenariats sectoriels", a-t-elle dit. Cette rencontre d'information vise la mise en cohérence des programmes de coopération sur l'agenda gouvernemental de l'égalité et l'instauration d'une instance de concertation et de dialogue entre les différents intervenants. Elaboré avec la contribution de 25 départements ministériels, en concertation avec des associations de la société civile, l'agenda gouvernemental de l'égalité concerne neuf domaines prioritaires, 30 objectifs stratégiques, 100 actions/mesures clés, outre un nombre d'indicateurs de suivi/évaluation. Le premier domaine concerne l'ancrage institutionnel de l'égalité de genre, le second porte sur l'accès équitable et égal des filles et des garçons à un système éducatif de qualité et qualifiant, le 3ème est relatif à l'accès équitable et égal des filles, femmes, garçons et hommes aux services de santé, alors que le 4ème domaine prioritaire concerne l'accès équitable et égal des filles, des femmes, des garçons et hommes aux infrastructures de base. Le 5ème domaine porte sur l'accès équitable et égal des femmes et des hommes aux droits civils et la lutte contre les discriminations et les violences faites aux femmes, le 6ème est relatif à l'accès équitable et égal aux postes de décision électifs et dans l'administration, le 7ème concerne la lutte contre les inégalités basées sur le genre sur le marché de l'emploi, le 8ème porte sur la lutte contre les différentes formes de vulnérabilité subies par les filles et femmes rurales, alors que le 9ème domaine prioritaire de l'agenda a trait à la diffusion de la culture de l'égalité et la lutte contre les stéréotypes sexistes.