Les mouvements de réforme qui s'expriment actuellement dans le monde arabe doivent prendre en considération le rôle et les contributions de la femme dans ce désir de changement, ont souligné, samedi à Casablanca, les participants à un débat sur "Un monde en changement : Quels rôles pour les femmes". Réunies à l'initiative de l'Association marocaine pour la promotion de l'entreprise féminine, les intervenantes ont mis en avant les rôles politique, économique et social de la femme à travers l'histoire, relevant que les femmes ont prouvé leur capacité et savoir-faire dans presque tous les domaines. Lors de cette rencontre-débat, organisée en partenariat avec la Fondation Hanns Seidel et la Fondation du Roi Abdelaziz, Mme Nouzha Skalli, ministre du développement social, de la famille et de la solidarité, a évoqué les acquis réalisés en faveur de la femme en vue de lui permettre de participer activement et réellement dans la vie politique et aussi à l'essor socio-économique du pays. Des acquis qui, a-t-elle fait remarquer, sont le fruit d'un vaste chantier de réformes lancées bien avant le mouvement de changement qui s'exprime aujourd'hui dans le monde arabe. Elle a soutenu que le mouvement des jeunes 20 février s'inscrit dans une dynamique de changement dans la continuité des réformes initiées au Maroc depuis bien des années, soulignant l'importance des récentes initiatives portant sur la création d'un conseil économique et social, le Conseil national des droits de l'Homme, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, ainsi que l'institution du Médiateur. Revenant sur le discours historique de SM le Roi du 9 mars, Mme Skalli a affirmé qu'il représente une véritable feuille de route et offre des perspectives prometteuses sur le chemin des réformes, notamment sur le registre de la régionalisation et de la consolidation des acquis de la femme. A cet effet, elle a souligné l'importance de l'agenda gouvernemental pour l'égalité des sexes 2011-2015 adopté le 17 mars courant en conseil de gouvernement. Coordonné par le ministère du développement social, de la famille et de la solidarité, en concertation avec 25 départements ministériels, cet agenda vise à réduire les inégalités entre les deux sexes sur le plan économique, politique et social. L'agenda s'articule autour de 9 domaines prioritaires, 30 objectifs stratégiques et 100 mesures pour l'égalité entre hommes et femmes. Des acquis et une volonté de promouvoir les droits de la femme également soulignés par Mme Jinghu XU, ambassadrice de la République populaire de Chine à Rabat, qui a estimé que la condition de la femme marocaine s'est beaucoup améliorée ces dix dernières années, se félicitant de la coopération qui existe entre les associations féminines marocaine et chinoise. Quant à Mme Sbah Chraïbi, présidente de l'Association marocaine pour la promotion de l'entreprise féminine, elle a incité les femmes à prendre part activement au mouvement de changement qui se produit actuellement dans le monde arabe, se disant très optimiste quant à l'avenir de la femme marocaine et arabe. Et de souligner l'importance de cette rencontre-débat qui éclaire sur la condition de la femme et ce, à travers des thèmes comme "la place des femmes dans la diplomatie et les relations internationales", "le printemps arabe : Quels enjeux et défis pour les femmes", "la presse féminine : Quel impact pour les opinions publiques" ou encore "le nouveau rôle des hommes : la promotion de l'égalité des genres".