L'Association démocratique des femmes du Maroc a invité les médias à participer à la promotion de la participation politique des femmes, lors d'un séminaire organisé, vendredi 13 février, à Casablanca. «Il est temps que les médias contribuent à la promotion du rôle de la femme dans le champ politique», lance Khadija Erebbah, présidente de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) section Casablanca. Dans le cadre des préparatifs pour les élections communales, l'ADFM a organisé, le vendredi 13 février, un séminaire portant sur le rôle des médias dans la promotion de la participation politique des femmes. L'enjeu de l'association est d'atteindre une meilleure représentativité des femmes lors des prochaines élections. Cette représentativité ne peut être assurée que si une stratégie médiatique est mise en œuvre pour briser l'image stéréotypée de la femme et notamment la femme politicienne. Dans ce sens, l'ADFM a remis en cause l'implication des médias. Les intervenants ont passé en revue les différentes images de la femme dans les médias nationaux. «Les médias évoquent les femmes soit dans des sujets purement féminins, scandaleux ou dans des publicités commerciales. Ils divulguent une image négative et contradictoire de son rôle réel et effectif au sein de la société», dénonce dans son intervention Idriss Kassouri, professeur-chercheur. Cette image n'est pas singulière au Maroc. Des conclusions d'étude concernant la sous représentation médiatique de la femme dans le monde arabe ont été exposées. Sur le plan social éducatif et économique, la femme est toujours mise en second plan. En politique, elle est représentée d'une façon «caricaturale» au moment où l'accès au pouvoir reste strictement limité à l'homme. Ces considérations sexistes ont été l'objet des dénonciations des intervenants. «En dépit des efforts fournis par la femme, son accès au pouvoir reste limité entre 1 et 49%, alors que l'homme a une marge de 1 jusqu'à 100%», révèle M. Kassouri. Et de poursuivre : «Les médias doivent défendre avec courage et audace la cause féminine et encourager sa participation au sein du milieu politique». Ainsi, la participation politique des femmes doit faire partie intégrante des priorités des média. «Les différents supports médiatiques devraient mettre le point davantage sur le rôle de la femme en politique, et ce en véhiculant une image valorisante», note Mme Erebbah. De par leur pouvoir et leur vitesse de propagation , les médias contribuent au changement de l'opinion publique et à l'assurance de la marche démocratique. À quelques mois des premières campagnes électorales, un arsenal juridique doit être mis en place pour favoriser l'accès aux médias des candidates. D'après Hadda Kechoun, chercheuse «la fusion entre milieu associatif et média est indispensable pour assurer le suivi des candidatures des femmes». Cela s'effectue en accordant aux candidates plus de couvertures médiatiques mais aussi d'étendre les plages horaires qui leur seront attribuées pour présenter les programmes électoraux. Le séminaire a permis de débattre sur les attentes respectives des femmes élues et candidates aux élections ainsi que celles des journalistes qui, pour leur part, ont invité les politiciennes à s'afficher davantage pour consolider le contact avec les médias.