Une rencontre sur la participation politique des femmes en perspective des législatives s'est tenue vendredi soir à Rabat, sous le thème "la mise en oeuvre de l'article 19 de la Constitution: quelles mesures législatives vers la parité? Initiée par le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, cette rencontre, qui se veut un espace de réflexion, de débat et de concertation, a réuni des femmes appartenant à des partis politiques, des femmes parlementaires, des acteurs de la société civile, des experts, des universitaires et des journalistes. L'objectif étant de partager mais surtout de faire converger les propositions pour que la représentativité des femmes traduise l'esprit de l'article 19 et que les réformes constitutionnelles répondent aux aspirations des Marocaines. La ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, a affirmé, à cette occasion, que cette réunion s'inscrit dans le cadre de plusieurs rencontres organisées dans le sillage de la nouvelle Constitution qui stipule la parité à son article 19. Il s'agit également à travers cette rencontre, a-t-elle ajouté, de contribuer au débat sur les textes électoraux et de faire entendre les points de vue des femmes politiques. "La nouvelle constitution adoptée par notre pays est une véritable révolution. Le code électoral doit opérer une rupture en matière de représentativité des femmes pour être également révolutionnaire", a souligné Mme Skalli. La ministre a estimé que la participation politique des femmes est une condition déterminante non seulement pour lutter contre la pauvreté, améliorer la gouvernance, réaliser l'égalité des chances et l'équité et assurer le développement social, mais également pour donner à la démocratie tout son sens en introduisant le concept de parité qui est incontournable et devenu aujourd'hui constitutionnel. Le point de vu des femmes est plus que jamais indispensable pour réinventer une démocratie qualitativement bien plus avancée, permettant de marquer une rupture avec le taux actuel de 10 pc pour les femmes, loin de correspondre aux aspirations du peuple et aux standards élevés en matière de démocratie choisis par le Maroc, a fait remarquer la ministre. Mme Skalli a exprimé ses regrets quant à la formulation de certaines propositions notamment celle relative à la liste nationale qui est présentée comme étant une liste pour les femmes et les jeunes, "comme si les jeunes étaient exclusivement des garçons". La ministre s'est interrogée sur la simulation des résultats que donnerait la formule proposée aux partis politiques, appelant à cet égard à la nécessité d'opter pour un mode de scrutin qui doit faire l'objet d'un consensus politique entre les acteurs et les actrices. Par ailleurs, un communiqué du ministère a indiqué que la représentativité des femmes se trouve au centre des concertations réunissant le ministère de l'Intérieur et les dirigeants des partis politiques autour des législations relatives à ces prochaines échéances législatives. La nouvelle constitution, ajoute la même source, consacre la parité hommes/femmes comme nouvelle valeur fondamentale, nécessitant une remise en cause de l'approche qui a prévalu jusqu'à présent dans la conception et la mise en Œuvre du processus démocratique et qui se voulait neutre mais qui excluait de fait les femmes. "Le point de vue des femmes est plus que jamais indispensable à ce processus pour réinventer une démocratie qualitativement bien plus avancée et permettant de marquer une rupture avec le taux actuel de 10 pc pour les femmes qui est loin de correspondre aux aspirations du peuple et aux standards élevés en matière de démocratie choisis par le Maroc", poursuit le communiqué. De leur côté, les intervenants à cette rencontre ont souligné l'importance de la liste nationale pour les femmes seulement et l'adoption du principe de la parité pour les listes régionales lors des prochaines législatives. Ils ont appelé les femmes à déployer davantage d'efforts pour mettre en oeuvre des contenus de la nouvelle constitution consacrant la parité et élargir le domaine des acquis politiques réalisés par les femmes durant ces dernières années.