Le dramaturge marocain Mohamed Kaouti participera, pour la troisième fois de suite, aux travaux de la Fédération Internationale de la Recherche théâtrale qui auront lieu, cette année, à Osaka au Japon du 7 au 12 août 2011, sous le thème «Tradition, lnnovation, et Communauté». Le dramaturge marocain Mohamed Kaouti participera, pour la troisième fois de suite, aux travaux de la Fédération internationale de la recherche théâtrale qui auront lieu, cette année, à Osaka au Japon du 7 au 12 août 2011, sous le thème «Tradition, lnnovation, et Communauté». Le programme de cette importante manifestation mondiale dont les actes des groupes de recherche s'étendront sur les deux premières journées, suivies de la cérémonie d'ouverture officielle de deux conférences principales et pas moins de 105 panels, se caractérise par la diversité et la richesse de ses contenus. Les contributions scientifiques sont agrémentées par un menu artistique parallèle rapprochant les congressistes de l'univers des spectacles nippons de notoriété ancestrale. La contribution de Mohamed Kaouti, programmée à la première séance principale du groupe de théâtre arabe, abordera le sujet de «La transplantation : une vision marocaine de l'adaptation». Cette communication sera également une occasion pour l'auteur de présenter sa dernière œuvre «Sidna Qdar : transplantation d'En attendant Godot» de Samuel Becket. Cette séance sera présidée par le Docteur Khalid Amine, chercheur marocain et membre du bureau exécutif de la Fédération internationale de la recherche dramatique. La Fédération internationale de la recherche théâtrale est considérée comme étant la plus grande instance mondiale chargée de la recherche théâtrale depuis 1955. Elle a participé efficacement à établir les passerelles entre les chercheurs dans le domaine du théâtre, à travers le monde. Elle a pareillement mis en œuvre une stratégie d'ouverture sur les voix du monde, par le biais de la constitution de groupes de travail, des forums internationaux et des publications à grande audience. Le groupe d'action du théâtre arabe, affilié à la Fédération, s'est constitué lors du congrès annuel tenu en 2007, en Afrique du Sud et auquel ont pris part le Dr Khalid Amine, le Dr Saïd Ennaji et le Dr Hassan Yousfi. Dès lors, la Fédération n'a eu de cesse d'identifier les réalisations du théâtre arabe et l'adoption des voix arabes sérieuses. La participation de Mohamed Kaouti à cette cession est la réponse insistante au vœu des chercheurs d'explorer une expérience pionnière et singulière dans le monde arabe. Mohamed Kaouti est assurément l'un des auteurs dramatiques avant-gardistes au Maroc. Il a enrichi la bibliothèque marocaine de réalisations dramaturgiques de qualité qui le placent parmi les sommités, quatre décennies durant. A cet effet, il s'est frayé un itinéraire théâtral de haute facture, constamment renouvelé et épris d'une vision de profonde historicité et d'un procédé moderniste saisissant. Ses créations dramatiques sont intarissables : «Al Gouffa» (le panier) en 1975, «Al Karamita Yatamarranoun» (les karamates répètent) en 1976, «Al Hallaj Youslabo Marrait » (Al Hallaj recrucifié) en 1978, «Indihar Al Aoutan» (l'effondrement des idoles) en 1980, «Rihlat Mouha» (les pérégrinations de Moha) en 1981, «No Man's land» en 1984, «Ring» en 1990, «Hab wa tben» (le beurre et l'argent du beurre) en 1998…Toutes ces œuvres constituent des signes lumineux dans la mémoire marocaine et un réel témoignage sur la vitalité théâtrale et intellectuelle dont jouit l'écrivain marocain Mohamed Kaouti. A cela s'ajoutent ses adaptations, ou plutôt ses «transplantations» des textes universels qui ont fait sensation : «Celui qui dit oui et celui qui dit non» de Bertolt Brecht, dans la pièce «Al Aada» (la coutume) en 1976, «En attendant Godot» de Samuel Becket dans la pièce «Bou Ghaba», en 1989. Toutes ces œuvres ont, en effet, bousculé la conception classique de l'adaptation qui demeure chevillée à l'ambition d'être fidèle au texte d'origine… Mohamed Kaouti se révèle et révèle sa suprématie en matière d'écriture, également, en exposant son talent de narrateur et fabuliste, dans ses contes et fables, usant pour cela de la langue populaire de la Chaouia (la Darija), étalant avec une maîtrise inégalée, ses imageries et sa sublime rhétorique. L'usage par Mohamed Kaouti de la langue populaire de la Chaouia (la Darija) est, effectivement, en parfaite cohérence avec son concept de la transplantation. C'est, en fait, un «dialecte» littéraire consistant, imprégné de sensualité et tissé avec raffinement, célérité et dextérité. Le visionnage des émissions télévisuelles Aliflam sur TVM et Tibaa sur 2M, ainsi que la lecture de la rubrique «Mawaquif 2010» (instances 2010) que Mohammed Kaouti publia au quotidien Bayane Al Yaoum, relèveront aisément le degré de finesse et de fluidité et de la maitrise de l'homme, élevant la langue populaire de la Chaouia (la Darija) au statut de langue littéraire à part entière.