La lutte contre la corruption, ça s'apprend. Simple à l'énoncé, cette vérité a néanmoins demandé une journée d'étude aux experts qui ont été invités lundi à Rabat par l'ICPC et le ministère de l'Education nationale à plancher sur les meilleurs moyens de faire entrer dans les écoles l'abc de cette lutte. Car, l'évolution du mal l'a montré, pour l'éradiquer, sinon à jamais, du moins de manière à laisser jouer librement les mécanismes de la gouvernance, il faut non seulement l'extirper par la racine, mais encore en prévenir d'éventuels retours en prémunissant les générations montantes contre ses méfaits. C'est ce à quoi se sont essayés le ministère et l'instance hier en engageant des discussions pluridisciplinaires sur «la consolidation de l'intégration des valeurs d'intégrité et de prévention de la corruption dans les programmes d'éducation». Comme l'ont dit certains des intervenants, l'idée ne date pas d'hier puisqu'elle procède du cadre de coopération mis en place par les deux protagonistes et qui englobe divers champs d'action. Seulement, la socialisation des valeurs de transparence, d'intégrité et de responsabilité ayant été jugée prioritaire pour préparer les générations du futur à se forger un environnement communautaire sain, il a donc été décidé de mettre en chantier les mesures susceptibles de favoriser l'enracinement des valeurs positives au moyen de la généralisation de leur enseignement. Le but de la journée d'étude est de doter cet enseignement d'un référentiel pédagogique dont la solidité et l'architecture sont comparables aux autres cours dispensés dans les salles de classes. Au départ de cette entreprise : la mise en commun des points saillants de chacune des approches propres de l'ICPC et du ministère, puis à partir de cette synthèse, voir au fur et à mesure de sa constitution, s'imprégner des solutions apportées à la question dans le reste du monde. Cependant, pour nombre d'intervenants, cette tendance à l'universalité ne saurait occulter les spécificités présentées par le phénomène au niveau de chaque niche sociale et c'est pourquoi, ils pensent que la nature du message quand bien même il véhiculerait les mêmes principes généraux, devrait néanmoins «parler» aux populations cibles. Ces principes ainsi que la lutte, et au final, l'éradication de la corruption et l'émergence d'une société de bonne gouvernance, ont été d'ailleurs rappelé par le ministre de l'éducation nationale et sa secrétaire d'Etat ainsi que par le président de l'ICPC. Abdeslam Aboudrar a rappelé à cet égard les termes de la convention internationale de lutte contre la corruption signée le 31 octobre 2003 et de l'insistance mise par ses auteurs à dire l'importance de la prévention par la pédagogie. Ces dispositions mettent l'accent sur la conscientisation des fonctionnaires ainsi que sur la participation active des associations de la société civile à la lutte contre la corruption a t-il déclaré en substance avant de se féliciter de ce nouveau pas accompli par la coopération entre l'ICPC et le ministère.