Durant les six mois écoulés, l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) a reçu 37 plaintes. Cette institution consultative a reçu également deux demandes de consultation. Une du ministère de la Justice, l'autre du ministère de l'Intérieur. L'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) a dressé son bilan pour le premier semestre de l'année en cours. Cette institution, qui a pour mission de prévenir la corruption, a reçu entre janvier, date du commencement effectif de son activité et juin 2009, 37 plaintes. Le classement des plaintes en fonction des actes supposés être commis, laisse apparaître d'une part que ces derniers prennent la forme de corruption, extorsion, détournement de fonds, trafic d'influence, avantages illicites et d'autre part, qu'ils concernent de larges secteurs et couvrent la majorité des régions du Royaume. Des 37 plaintes reçues par l'ICPC, 17, soit 36 %, ne concernent pas des actes susceptibles d'être qualifiés d'actes de corruption juridiquement condamnables. A côté des plaintes, l'Instance centrale de prévention de la corruption a reçu, en sa qualité de force de consultation et de proposition, deux demandes de consultation. L'une de la part du ministère de la Justice sur le projet de la réforme de la justice. L'autre adressée par le ministère de l'Intérieur et qui concerne le régime spécifique des marchés des collectivités locales. Le bilan semestriel de l'ICPC a été présenté par le président de cette institution, Abdesselam Aboudrar, lors d'un point de presse organisé, mardi 21 juillet, à Rabat. «Le nombre relativement faible des plaintes reçues par l'ICPC s'explique par le fait que les citoyens ne s'adressent pas exclusivement à l'ICPC. Ceux-ci s'adressent également à Diwan Al-Madhalim, mais également aux associations actives dans ce domaine. Cela s'explique aussi par le fait que bon nombre de citoyens ne connaissent pas nos coordonnées», a précisé M. Aboudrar. Par référence à la collecte documentaire et aux indices de perception de la corruption, bien qu'ils restent d'une portée relative et approximative, il ressort que la corruption est largement répandue et concerne plusieurs secteurs au Maroc. Cela s'est répercuté sur le classement de notre pays au niveau mondial, qui a régressé et est passé de la 37ème place en 2000, à la 80ème en 2008. Un plan d'action de l'ICPC, au titre de l'année 2009-2010, a été établi. Il s'articule autour de 7 objectifs. Il s'agit notamment de la mise en place d'une base de données relative au phénomène de la corruption ; l'appréciation du niveau de transparence dans la gestion publique, le suivi, l'évaluation et l'intégrité dans la gestion des affaires publiques ; la consécration des valeurs d'intégrité et de transparence dans la gestion des affaires publiques; l'exploration des secteurs, domaines et secteurs éligibles à la coordination et à la coopération avec l'ICPC ; la mise en place de mécanismes d'incitation du secteur privé à l'attachement à l'intégrité et la libre concurrence ; la promotion et la mise en œuvre sur une grande échelle d'actions d'information et enfin le suivi et l'évaluation des engagements du Maroc dans le domaine de lutte contre la corruption. Durant les six mois écoulés de l'année 2009, l'ICPC s'est employée à adopter et élaborer son règlement intérieur, son budget et son organigramme, tout en veillant au lancement des travaux de l'assemblée plénière et de la commission exécutive ainsi qu'à la constitution de groupes de travail thématiques. L'ICPC est instituée auprès du Premier ministre et a pour mission de coordonner, de superviser et d'assurer le suivi de la mise en œuvre des politiques de prévention de la corruption, de recueillir et de diffuser les informations dans ce domaine. L'ICPC est composée d'une assemblée plénière, d'une commission exécutive et d'un secrétariat général. Elle est présidée par une personnalité connue pour sa compétence, son expérience et sa probité, nommée par le Premier ministre pour une période de six années non renouvelable.