L'instance centrale pour la prévention de la corruption remettra en 2009 au Premier ministre son rapport annuel sur les progrès accomplis dans la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption constitue au Maroc une priorité. Et pour preuve une instance centrale pour la prévention de la corruption a été créée. Dans son discours du 20 août dernier, SM le Roi avait demandé au gouvernement de travailler activement à ce que cette instance devienne une réalité. «Dans nos efforts pour nous assurer que les affaires publiques sont conduites dans le respect des normes d'éthique, nous devons aujourd'hui mettre en place une Autorité centrale pour la prévention de la corruption… Chacun d'entre nous doit rester vigilant et déterminé, se conformer aux lois et à l'autorité d'une institution indépendante, et faire usage des mécanismes de surveillance et de responsabilité pour mettre un terme à l'impunité et lutter contre les comportements corrompus et frauduleux», avait déclaré le Souverain. Cette nouvelle instance joue le rôle de coordination de la politique de lutte contre la corruption, la supervision et la collecte d'informations dans ce domaine. L'instance est chargée entre autres de proposer au gouvernement les grandes lignes de la politique de lutte contre la corruption, surtout en ce qui concerne la coopération entre les secteurs public et privé. Elle joue aussi le rôle d'outil de sensibilisation du public et participe à l'organisation des campagnes d'information et la coopération internationale en matière de lutte contre ce fléau. Ce nouvel organisme opérera dans tout le Royaume et remettra au Premier ministre et au ministre de la Justice un rapport annuel sur les progrès accomplis dans la lutte contre la corruption. Ce rapport se ensuite publiés et diffusés. Contrairement à ce que plusieurs pensent, le rôle de l'Instance va au-delà de la simple consultation. «Notre instance peut proposer des lois en matière de lutte contre la corruption. Nous pouvons également présenter des propositions pour améliorer l'arsenal juridique et assurer l'effectivité des textes de loi déjà adoptés», avait déclaré Abdesselam Aboudrar, président de l'instance, avant d'ajouter que «une commission interne verra le jour au sein de l'Instance. Celle-ci se chargera de recevoir des plaintes et des doléances et lancer des enquêtes pour s'assurer de leur véracité». Une quarantaine de membres ont été désignés pour un mandat de 4 ans, représentant des ministères, des organisations professionnelles, des syndicats ou encore du monde associatif. Ils devront coordonner, superviser et assurer le suivi et la mise en œuvre des politiques de prévention de la corruption. Les membres de l'instance s'attendent certes à des difficultés dans l'exercice de leur mission, mais, ils affichent leur volonté de dépasser les obstacles pour appliquer les différentes orientations. Il faudra attendre le premier rapport pour connaître la réalité du phénomène au Maroc ainsi que les recommandations qui s'imposent.