Les efforts déployés par le Royaume pour préserver et renforcer ses acquis en matière de lutte contre la corruption et de moralisation de la vie publique témoignent de son engagement de faire de ce combat une priorité politique et institutionnelle en vue d'instaurer des rapports responsables et transparents avec le citoyen. -Par Khalid El Harrak- Le Maroc a, en effet, enregistré des progrès notoires en matière de lutte contre la corruption depuis la ratification en mai 2007 de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Avec la mise en place de l'Instance Centrale de Prévention de la Corruption, le Royaume qui s'apprête à célébrer le 6 janvier la Journée nationale de lutte contre la corruption, vient confirmer les efforts déjà entrepris pour se conformer, sur la base d'une approche graduelle et pragmatique, aux dispositions de la Convention onusienne et donner un fort appui au processus de lutte contre la corruption. Le Maroc a fortement exprimé, à travers la création de cette instance, son adhésion objective à la dynamique internationale de lutte contre la corruption et a oeuvré à la mise à profit des possibilités offertes par les dispositions de la convention onusienne contre la corruption, à travers la création d'un cadre national investi d'une mission de proposition, de concertation et de communication à même d'insuffler une nouvelle dynamique à l'approche adoptée dans ce domaine à travers la conception de nouvelles mesures conventionnelles. La création de cette instance témoigne aussi de la prise de conscience par les pouvoirs publics de la nécessité de lutter contre la corruption et de moraliser la vie publique en passant par les institutions et non pas par des slogans. Selon les dispositions de l'article 2 du décret du 13 mars 2007 et sur la base des résultats du premier diagnostic de la corruption et de la première évaluation des politiques de prévention, l'Instance a procédé à la mobilisation des différentes sensibilités, représentées en son sein, pour définir des orientations stratégiques et élaborer un plan d'action conséquent, tout en s'inspirant de la Convention des Nations Unies Contre la Corruption et le décret du 13 mars 2007. -DES ORIENTATIONS STRATEGIQUES POUR ERADIQUER LA CORRUPTION-
Ce plan d'action se décline en orientations stratégiques générales comprenant des objectifs et des actions opérationnelles, avec identification des partenaires éventuels et détermination d'un timing approximatif de réalisation. Selon le rapport des six premiers mois de l'Instance, les orientations stratégiques visent l'approfondissement de la connaissance objective du phénomène de la corruption, l'évaluation des politiques et pratiques concernant la prévention et la lutte contre la corruption, la consécration des valeurs d'intégrité et de transparence dans la gestion publique, la consolidation de l'intégrité, la transparence et l'indépendance dans le secteur de la justice et la promotion des valeurs d'éthique et de transparence dans le secteur privé. Il s'agit également de renforcer la participation active de la société civile dans la prévention de la corruption, de développer des mécanismes de coordination, de coopération et de partenariat avec les intervenants concernés aux échelons national et régional, d'étendre les canaux d'information de communication et de sensibilisation en matière de prévention de la corruption et de développer la coopération internationale en matière de prévention et de lutte contre la corruption. A partir de ces orientations générales, un plan d'action de l'Instance au titre des années 2009-2010 a été défini. Ce plan s'articule notamment autour de la mise en place d'une base de données relative au phénomène de la corruption et l'élaboration d'un premier diagnostic sur la corruption au Maroc. Ce plan d'action vise également l'appréciation du niveau de transparence dans la gestion publique, le suivi et l'évaluation de l'intégrité dans la gestion des affaires publiques, l'évaluation de l'efficience des organes et mécanismes de contrôle et de reddition des comptes, ainsi que l'appréciation de l'exécution des lois et jugements en matière de moralisation et de lutte contre la corruption.
+LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION NECESSITE L'IMPLICATION DE LA SOCIETE CIVILE ET DES CITOYENS+
Selon le président de l'Instance, M. Abdeslam Aboudrar, seule une approche participative impliquant toutes les parties concernées, y compris la société civile et les citoyens, est à même d'endiguer le phénomène de la corruption. M. Aboudrar, qui a réitéré la volonté de l'Instance de consolider les acquis réalisés par le Maroc dans ce domaine, a fait état de l'élaboration d'un projet de loi qui vise à protéger et à encourager les témoins et les personnes qui dénoncent tout acte de corruption. Pour lui, l'organisation en 2011 au Maroc de la 4è session de la Conférence internationale des parties à la Convention pour la lutte contre la corruption est un encouragement aux efforts déployés par le Maroc. "Transparency Maroc" a salué récemment les grands efforts déployés par le Royaume, notamment la mise en place de l'instance centrale de prévention de la corruption et l'élaboration du plan national de lutte contre la corruption.