qDes centaines de retraités ont manifesté le samedi 4 Juin 2011 à partir de 9 H 30 du matin devant le siège de l'Union Marocaine du Travail (U.M.T) pour réclamer une hausse immédiate de leurs pensions. Le gouvernement marocain a décidé d'augmenter de 600 DH net les salaires des fonctionnaires de l´administration publique, des collectivités locales et des établissements publics à compter du 1er mai 2011 et du relèvement de la pension minimale de retraite de 600 à 1000 DH et du quota de promotion interne à 33% en deux étapes (de 28% à 30% à partir de janvier 2011 et de 30% à 33% à partir de janvier 2012). Le secteur privé a aussi été concerné par la révision des salaires. Les engagements portent sur l´augmentation progressive de 15% du salaire minimum dans les secteurs industriel, commercial, agricole, forestier et des services, répartie sur deux étapes (10% à partir de juillet 2011 et 5% à compter de juillet 2012), en tenant compte de la préservation de la compétitivité du secteur de textile et habillement. Les salaires des employés de banques seront augmentés de 750 DH bruts à partir du 1er juillet 2011, selon les termes d'un accord signé, hier à Casablanca, entre le Groupement professionnel des banques marocaines (GPBM) et l'Union syndicale interbancaire (USIB) de l'UMT. La fièvre de la contestation sociale qui a marqué ces derniers mois les administrations publiques, semi-publiques et privées et qui a débouché sur les quelques améliorations des conditions de travail et les augmentations de salaires et autres acquis qui ont profité aux seuls fonctionnaires, agents et salariés en activités, n'a pas manqué de susciter l'indignation et la colère des retraités qui sont les grands oubliés du gouvernement. Aujourd'hui la fièvre de la contestation s'étend et touche les retraités. Alors que leur pouvoir d'achat est en constante érosion, les retraités sortent de leur silence pour réclamer une pension digne qui leur permettra de faire face au coût de la vie. Certains retraités avaient les larmes aux yeux, ils ne comprennent pas l'attitude du gouvernement qui les ignore et les laisse se débattre seuls face aux multiples difficultés imposées par la cherté du coût de la vie au moment où leur retraite est dérisoire. En effet, le pouvoir d'achat des retraités dégringole de jour en jour en raison notamment d'une inflation galopante. Cela sachant que la majorité des retraités prennent encore leur famille en charge, ont des loyers à payer en fin de mois, les factures d'eau et d'électricité etc… Les retraités sont les nouveaux pauvres Il n'est pas exagéré au regard des maigres pensions que perçoivent certains de dire que ces retraités sont les nouveaux pauvres. Si aujourd'hui ils ne tendent pas la main pour quémander quelques pièces de monnaies comme le font des personnes bien portantes qui sont devenues des professionnelles de la mendicité, c'est uniquement par fierté et par dignité. Ces retraités qui ont travaillé des décennies durant dans la fonction publique pour les uns et dans le secteur privé pour les autres ont contribué à l'essor, au développement, à la modernité de notre pays. Ils ont consacré les plus belles années de leur vie pour améliorer le niveau d'instruction des générations, ils ont aussi contribué à améliorer le niveau de santé de notre population, ils ont développé notre agriculture, assurer la sécurité et la quiétude des citoyens … Ils ont tout donné, mais n'ont rien reçu en retour. Au moment de partir à la retraite, ils reçoivent un bout de papier sur lequel il est écrit : à compter du ?????, vous êtes rayé des cadres. C'est dur, c'est inhumain, c'est cruel, injuste et antisocial. Nul n'a le droit de procéder ainsi pour indiquer à une personne qui a consacré 30 ou 40 ans de vie dans une administration. Ailleurs, sous d'autres cieux, ces personnes qui arrivent à l'âge de la retraite sont très bien récompensés, font l'objet d'une reconnaissance pour les services rendus, sont fêtés, sont cités comme des exemples à suivre pour les jeunes qui débutent la carrière. Chez nous les retraités sont comme des pestiférés. A côté de la misère qui leur est accordée en guise de pension, des difficultés et problèmes de santé quotidiens auxquels font face nos retraités, au sentiment de frustration et d'exclusion dont ils sont victimes, certains préfèrent mourir plutôt que de subir toutes ces injustices. Face à ce constat, l'union syndicale des retraités du Maroc affiliée à l'Union Marocaine du Travail (U.M.T) a décidé d'organiser un sit-in le samedi 04 Juin 2011 devant la centrale syndicale UMT avenue des FAR à Casablanca. Des revendications légitimes Aujourd'hui, ces retraités réclament justice, ils ne demandent pas l'aumône, ils veulent que leurs pensions de retraites soient aussi valorisées. Ils demandent la suppression de l'IGR puisqu'ils sont à la retraite, que les veuves puissent bénéficier de la totalité de la pension Bénéficier de l'AMO et de l'accès aux soins et aux médicaments gratuitement, vivre dignement et avoir une retraite qui puisse couvrir les besoins essentiels. Intervenant à cette occasion, le secrétaire général de l'U.M.T Mr Miloudi Mokharek a tout d'abord salué l'assistance, rendant un vibrant hommage à toutes les femmes et hommes présents à cette manifestation, des retraités qui font la fierté de notre pays, des citoyens qui ont tout donné et qui sont le plus bel exemple de l'abnégation, du courage, de la dignité, du civisme et de la citoyenneté. Vos revendications sont légitimes, justifiées, vous méritez bien plus que ce que vous demandez aujourd'hui eu égard aux services rendus à votre pays tout au long de votre vie active. Vos revendications sont légitimes, l'UMT et moi même les soutenons dira haut et fort le secrétaire général de l'Union Marocaine du Travail (UMT), Miloudi Moukharek qui a promis dans son allocution de prendre en charge les revendications des retraités et de plaider leur cause auprès des différentes instances chargées de ce dossier.