Evoluant autour du pivot des Oulad Ben Sbaa, naguère puissante confédération de tribus peuplant le Sahara marocain et qui entrée en guerre contre les Rguibate fut défaite par la coalition que ces derniers avaient réussi à souder contre elle, il y a là des Azerguiyine, des Tidrarine, des Laaroussiyine… Toutes tribus venues du sud marocain et qui avaient un jour éprouvé le besoin de changer de lignes géographiques au tournant d'une page de l'Histoire. Certaines avaient suivi les Sbaayine dans leur exode forcée, probablement au début du siècle dernier, d'autres avaient fait souche là bien avant. Probablement aux temps des Almoravides ou des Almohades. Mais, en attendant que les historiens fassent correctement leur travail, Chichaoua progresse et se modernise dans le respect de la tradition. C'est ainsi qu'à l'initiative de « l'association Alhouda pour le Développement et la Coopération », Chichaoua, le bourg jeté dans la hâte d'une halte sur l'aire des vents, sera doté d'un institut d'enseignement originel. La nature du projet n'est pas fortuite : elle dit ce qu' à l'exemple de leurs aïeux les descendants des anciennes tribus transfuges tiennent de plus sacré : l'Islam et leur marocanité. L'institut sera ouvert aux bacheliers, lauréats d'un concours d'entrée dont l'énoncé est fixé par le ministère des Habous, qui du reste a la charge de la gestion de l'établissement. Pour Haj Amara, Président de l'association Alhouda, la construction de l'institut islamique s'inscrit non seulement dans la tradition historique de Chichaoua, mais encore va aux devants des vœux d'une population dont la fidélité aux principes fondateurs de l'authenticité marocaine a toujours été sans faille. L'apprentissage qui sera dispensé à 400 étudiants de Chichaoua et de sa région, boursiers du ministère, durera cinq ans et sera couronné par un diplôme national d'études supérieures en enseignement originel. Le projet dont la partie réservée aux cours est achevée, prévoit un internat –en cours de construction- au profit des étudiants dans le besoin ou habitant dans des régions éloignées de la ville. Situé sur un terrain offert par le ministère de l'Equipement, l'institut coûtera 7 millions de dirhams. Six millions proviennent de dons de bienfaiteurs de la région – dont 4 d'un seul – et le dernier million est une contribution de la province qui, de surcroît, s'est chargée de superviser l'exécution des travaux par le biais de ses services techniques.