Le choix de Abderrahmane Elleibek s'apparenterait à une «compensation» à la tribu des Oulad Tidrarine, la deuxième après les Rguibates. Les Oulad Tidrarine estiment que l'Etat ne les traite pas sur un pied d'égalité que les autres composantes de la société saharaouie. En attendant la très annoncée restructuration du Corcas, des noms circulent avec force pour occuper les devants de cet organisme. Si les chances que Khalihenna Ould Errachid de rempiler à la présidence du Corcas seraient fortes, ce ne serait guère le cas pour son «bras droit» : Maou El Ainine Khalihenna. Des sources à Laâyoune avancent le nom de Abderrahmane Elleibek, le consul du Maroc aux Iles Canaries, en tant que possible secrétaire général du Corcas. Un choix qui s'apparenterait à une «compensation» de la tribu des Oulad Tidrarine, la deuxième numériquement après les Rguibates. Les Oulad Tidrarine, selon les mêmes sources à Laâyoune, estiment que l'Etat marocain ne les traitent pas sur le même pied d'égalité que les autres composantes de la société saharaouie. Un sentiment qu'ils ont exprimé lors de la marche du 28 novembre à Casablanca, puisqu'ils ont refusé d'y prendre part. Pire encore, les chioukhs des Oulad Tidrarine prévoyaient de tenir, le même jour, un point de presse afin d'expliquer les raisons du boycott de la marche. Il a fallu l'intervention du pacha de Laâyoune pour les convaincre d'annuler ce point de presse après une rencontre qui a duré une trentaine de minutes. La colère de la tribu des Oulad Tidrarine n'est pas sans rappeler celle des Izerguyyine, en octobre dernier. A Rabat, ils avaient présenté leurs doléances au Palais. Moins de deux mois plus tard, Mohamed Najem Abhay, issu de cette même tribu, est nommé gouverneur de Tarfaya à la place du Rguibi Mohamed Ali Habouha. Abderrahmane Elleibek, qui est donné comme secrétaire général du Corcas, est un ancien cadre du Polisario qui a rallié le Maroc. Une décision gratifiée par sa nomination à la tête du consulat du Maroc aux Iles Canaries, une région où le Polisario a tissé un solide réseau de soutien. Les informations sur Elleibek attestent, si besoin est, de la tâche si difficile de l'Etat marocain de contenter toutes les tribus sahraouies qui veulent s'accaparer les postes stratégiques. Le pouvoir tente de répondre au mieux aux revendications des uns et des autres. C'est un jeu périlleux auquel l'Etat s'adonne depuis plus de 35 ans.