Les dernières données disponibles restent celles relatives au mois de février 2011 qui font ressortir un déficit de 13,9 milliards DH contre 4,9 milliards un an auparavant et 3,4 milliards en janvier 2011. Selon le rapport de Bank Al-Maghrib, cette détérioration de la situation budgétaire a résulté de la hausse largement plus marquée des dépenses, aussi bien de compensation, de fonctionnement que d'investissement, par rapport à la croissance des recettes ordinaires. Selon l'Institut d'émission, les recettes ordinaires, établies à 27,6 milliards DH, se sont accrues de 5,6%, en liaison avec la progression aussi bien des recettes fiscales que non fiscales. En effet, les recettes fiscales se sont améliorées de 3,8% pour s'établir à 26,2 milliards, recouvrant un accroissement de 8,1% des impôts indirects et de 28,6% des recettes relatives aux droits d'enregistrement et de timbre, ainsi qu'une baisse de 7,3% des produits des impôts directs et de 15,3% des droits de douanes. En effet, l'impôt sur les sociétés s'est contracté de 22,2% pour s'établir à 1,7 milliard, alors que l'impôt sur le revenu a augmenté de 1,7% à 5 milliards. Parallèlement, les recettes de la TVA ont augmenté de 7,5% à 11,5 milliards, traduisant les hausses de 11,7% des recettes de la TVA intérieure et de 3,1% du produit de la TVA sur les importations. Pour leur part, les rentrées relatives à la TIC se sont améliorées de 10,4%, pour se chiffrer à 3,2 milliards de dirhams. En regard, les dépenses globales se sont élargies de 33,7% en un an à 41,5 milliards reflétant la hausse de 22,5% des dépenses ordinaires et de 22,7% des dépenses d'équipement ainsi qu'une augmentation de 2,1 milliards des charges relatives aux comptes spéciaux du Trésor. Concernant particulièrement les dépenses ordinaires, leur hausse a été tirée par l'accroissement de près de 3 milliards des charges de compensation à 7 milliards, tandis que les dépenses de fonctionnement se sont chiffrées à 23,2 milliards en hausse de 12,6%, suite à la progression de 14,2% des charges de personnel et de 9,7% des dépenses au titre des autres biens et services. En liaison principalement avec les engagements en matière de dépenses de compensation, le stock des arriérés de paiement est resté important à 14,3 milliards de dirhams à fin février au lieu de 15,4 milliards en décembre 2010, le mois de février 2011 ayant connu des règlements d'arriérés pour un montant de 1,1 milliard. Dans ces conditions, le déficit de caisse s'est établi à près de 15 milliards, au lieu de 9,2 milliards à fin février 2010. Le financement de ce déficit a été assuré principalement par des ressources intérieures exclusivement non monétaires, le financement monétaire ayant connu une baisse en liaison avec l'amélioration de la position nette du Trésor vis-à-vis de Bank Al-Maghrib de 2,3 milliards et au recul de ses engagements envers les autres institutions de dépôt de 420 millions. Le reste du besoin du Trésor a été financé par un flux extérieur net de 644 millions DH.