Presque une semaine de débrayages dans les secteurs de la justice, les collectivités locales, l'enseignement et la santé. Une vague de contestation sociale. Pour les grévistes, il s'agit d'un moyen de pression sur le gouvernement pour qu'il satisfasse leurs revendications. Mais pour les citoyens, ces débrayages leur provoquent d'innombrables dérangements. Au niveau de la justice, l'appareil était quasiment paralysé le mardi et des audiences ont été systématiquement renvoyées à une date ultérieure. Ce qui n'est pas sans porter préjudice aux justiciables surtout que le taux de participation à la grève dans ce secteur varie habituellement entre 90 et 100%. Dans les collectivités locales, la grève est généralement réussie avant même l'appel des syndicats. Même lorsqu'une seule centrale syndicale appelle au débrayage, le taux de participation oscille entre 60 et 95 % même si ce syndicat n'est pas aussi représentatif. Dans ce secteur, le nombre des fonctionnaires fantômes interpelle à plus d'un titre. Au niveau de chaque commune, seulement le tiers des employés qui s'acquittent de leur tâche, alors que les deux autres tiers n'y effectuent le déplacement que pour des raisons personnelles. Voilà, entre autres, pourquoi les sièges des communes se trouvent quasiment désertés par les employés lors des grèves. Ce qui nuit extrêmement aux intérêts des citoyens durant les jours des débrayages. L'obtention d'un simple document administratif ne pourrait se faire qu'après la reprise normale du travail à la commune. Il faut assainir ce secteur pour assurer son développement en vue d'accompagner le processus des réformes lancées dans le pays. Au niveau de l'enseignement, des enseignants au primaire comme au secondaire ne cachent pas leur colère et manifestent franchement qu'ils n'ont pas le moral. Lors des grèves, des milliers d'élèves restent privés d'école. Et avec la succession des débrayages, le grand perdant n'est autre que l'élève, alors que l'on ne cesse de discourir sur la réforme de l'enseignement et le programme d'urgence. Et tout débrayage durant cette période aura des conséquences sur le déroulement des examens. Au niveau de la santé, les malades issus des classes défavorisées ou économiquement faibles doivent prendre leur mal en patience en attendant que la grève se termine. Même en situation normale, nos hôpitaux ont souvent du mal à faire face à l'afflux des malades. Et durant les jours de la grève, on imagine bien la situation !!! Ces mouvements de protestation interviennent après la signature à la veille du premier mai d'un accord entre le gouvernement et les cinq syndicats les plus représentatifs.