La première grève nationale de la rentrée a été dans l'ensemble massivement suivie. C'est du moins ce qu'affirment les syndicats. «Dans le secteur des collectivités locales, l'adhésion à l'appel au débrayage du 3 novembre a atteint les 90% comme moyenne nationale. Dans certaines communes rurales, c'est du 100%. En revanche, au niveau des villes, la participation oscille entre 70 et 90%», assure Saïd Chaoui de l'UMT. «Les régions de Tanger-Tétouan, Taounate, Tadla-Azilal et Errachidia ont enregistré les plus hauts taux de participation, ce qui d'ailleurs n'est pas le cas pour les collectivités locales de Fès-Boulmane et Meknès». Même son de cloche chez la FDT. Dans des déclarations au «Soir échos», Mohamed Benhammou, membre du bureau centrale, affirme que «c'est la paralysie totale dans certains secteurs de la fonction publique. C'est le cas notamment à l'Enseignement, la Santé, les Finances, la Justice, l'Energie et la Jeunesse et les sports». Euphorique, il lance que «la grève du 3 novembre est une réussite». Et d'ajouter que «c'est un message pour que le gouvernement entame le dialogue avec les syndicats». Benhammou revient sur les récentes déclarations de Khalid Naciri dans lesquelles le ministre de la Communication disait «regretter» l'appel à la grève des quatre centrales, soulignant que «ce sont les syndicats qui regrettent le blocage d'un gouvernement refusant de reprendre les rounds du dialogue social. Celui de l'automne devait se dérouler normalement durant la première semaine de septembre. Deux mois plus tard, il n'a pas encore eu lieu. Dans ce contexte, à quoi bon le regret du porte-parole du gouvernement ?», s'interroge Benhammou. Quatre centrales sont à l'origine de l'appel à la grève du 3 novembre : UMT, FDT, UNTM et l'UGTM. La CDT a choisi de bouder ce débrayage. La lettre conjointe des quatre syndicats n'a pu fléchir la position de Noubir Amaoui, qui consiste à jouer sa propre partition. A la FDT, produit d'une scission de la CDT, le ton est à la diplomatie : «Nous respectons la décision de nos frères à la CDT. Et nous comptons renforcer notre coopération avec eux», soutient Mohamed Benhammou. En revanche, à l'UMT, la défection des amis de Noubir Amoui est commentée de façon différente : «Il y a un malaise profond dans les sections des collectivités locales affiliées à la CDT suite à la non-participation de cette centrale à la grève du 3 novembre. Il y a même des menaces de quitter les rangs de cette centrale pour rejoindre l'UMT». Pour preuve, l'antenne locale de la CDT à Taourirt a bel et bien participé à cette grève. Dans ce contexte, la direction de la CDT sera dans l'obligation d'appeler à un prochain débrayage pour calmer ses troupes.