L'Institut marocain des relations internationales (IMRI) a rendu public, mercredi à Casablanca, ses propositions pour la réforme de la Constitution. Lors d'une conférence de presse, le président de l'IMRI, Jawad Kerdoudi a passé en revue les grandes lignes du mémorandum sur la réforme de la Constitution, présenté à la commission consultative de révision de la constitution (CCRC). L'égalité et la démocratie, deux concepts, qui composent le dénominateur commun des propositions de l'IMRI dans les différents volets, ont été soulignées par les responsables de l'IMRI. «Il est préconisé la création d'un observatoire de l'égalité de genre, qui doit évaluer l'état de la situation et proposer des mesures destinées à promouvoir et améliorer l'égalité entre les femmes et les hommes», indique le document de l'IMRI. A propos de l'identité du pays, l'IMRI propose que les deux langues, l'arabe et l'amazigh, soient nationales, tout en accordant le statut de langue officielle à l'arabe. Sur le plan économique et social, les responsables de l'IMRI appellent à la lutte contre l'économie de rente et l'accaparement de certains secteurs économiques par des groupes influents. De même, ils interpellent les pouvoirs publics pour assurer la protection sociale, économique et juridique de la famille. Le volet réservé au Roi détaille ses pouvoirs. Ainsi, préconise l'IMRI, «le Roi, commandeur des croyants, est chef de l'Etat, symbole de son unité et sa continuité….La personne du Roi est inviolable et n'est pas soumise à responsabilité». S'agissant du parlement, l'IMRI souligne que l'institution parlementaire doit être composée de la Chambre des représentants et celle des conseillers, avec un pourvoir législatif, le contrôle de l'action gouvernementale et l'évaluation des politiques publiques. En ce qui concerne le gouvernement, l'IMRI opte pour un exécutif qui conduit la politique de la Nation sous la direction du chef de gouvernement. «Il doit se réunir une fois par semaine sous la présidence du chef de gouvernement». Le mémorandum de l'IMRI souligne aussi l'indépendance de la justice et le conseil supérieur de la magistrature sera le garant de l'indépendance de la justice. L'IMRI propose à ce que le président de cette haute instance judiciaire soit nommé par le Roi. Enfin, l'Institut marocain des relations internationales demande la constitutionnalisation de certaines instances, telles que le conseil national des droits de l'Homme, le conseil de la concurrence, l'Initiative centrale de prévention de la corruption.