La ville de Casablanca a accueilli les 14-15 et 16 Avril 2011, la 34ème édition du Congrès de la Société Marocaine d'Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition (SMEDIAN) qui a été jumelée avec le 8ème congrès Maghrébin d'Endocrinologie Diabétologie. Cette manifestation scientifique de haut niveau a permis aux spécialistes Marocains de procéder aux échanges des connaissances, des expériences, des nouveautés concernant le diabète et les maladies endocriniennes avec leurs homologues des pays frères (Algérie - Tunisie – Mauritanie…) et des pays amis (France –Belgique …) Dans son discours d'ouverture de ce congrès international, le Pr Marouan Fatima, présidente de la Société marocaine d'endocrinologie, diabétologie et nutrition (SMEDIAN) a tenu à rappeler que le diabète est devenu un problème de santé publique de plus en plus préoccupant dans la région du Maghreb où il sévit avec la même ampleur et pourrait bénéficier d'une stratégie commune. Mme Fatima Marouane a invité ses confrères des pays du Maghreb à mettre en œuvre tous les moyens humainement possibles pour intervenir rapidement et de façon concertée face à cette épidémie avec des propositions concrètes. Parler d'une voix unie à nos décideurs politiques est essentiel pour l'élaboration d'une politique maghrébine de prévention et de meilleure prise en charge de la maladie diabétique et de ses redoutables complications. À l'heure actuelle, on estime que plus de 250 millions de personnes vivent dans le monde avec le diabète et ce chiffre devrait quasiment doubler d'ici 2030. Cette évolution alarmante aura des conséquences majeures sur les systèmes de santé, les gouvernements et les économies nationales si l'on ne prend pas les mesures adéquates dès aujourd'hui. Plus de 1,5 million de diabétiques au Maroc Mme Yasmina Baddou, ministre de la Santé, a prononcé un discours lors de l'ouverture du 8ème congrès maghrébin et 34ème congrès national d'endocrinologie, diabétologie et nutrition. La ministre de la santé a indiqué que le nombre de diabétiques au Maroc est estimé à plus de 1,5 million. Sur ce 1,5 million de diabétiques 32 %, sont pris en charge par le ministère de la santé, soit 410.000 personnes (170.000 sont insulinotraités) Mme Yasmina Badou a tenu à rappeler, à cette occasion, les actions réalisées par son département dans le cadre d'un programme spécifique national de lutte contre le diabète par l'élaboration d'un plan stratégique de prévention et de contrôle, l'accès gratuit aux médicaments antidiabétiques, notamment l'insuline au niveau de tous les établissements de santé de base, l'implantation de centres régionaux et d'unités provinciales de prise en charge des diabétiques. Le renforcement des compétences des professionnels de santé par la formation continue des médecins généralistes et infirmiers dans ce domaine, la mise en place d'un système de dépistage au niveau de tous les établissements de soins de santé de base chez les personnes à haut risque et le renforcement de la collaboration intersectorielle sont les autres actions de ce plan. D'autres plans d'action spécifiques sont programmés mais dans une vision de prise en charge intégrée du diabète avec les deux pathologies qui lui sont très liées à savoir l'hypertension artérielle et les maladies rénales chroniques, a poursuivi la ministre. En matière de pathologie thyroïdienne, la carence en iode place le Maroc parmi les pays dits à gravité modérée, car 22 % des enfants âgés de 6 à 12 ans présentent un goitre, a indiqué Mme Badou, précisant que cette carence représente 1,48 % du PIB en termes de perte de productivité, de mortalité infantile, de déperditions scolaires et de prise en charge des handicaps mentaux et moteurs, soit un manque à gagner de 3,7 milliards de dhs pour le développement du pays.