Le processus des consultations autour de la réforme constitutionnelle se poursuit à un rythme soutenu. Après les partis politiques, la Commission consultative de révision de la Constitution (CCRC) a reçu mercredi les propositions des centrales syndicales les plus représentatives. Il s'agit de l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM). L'axe commun des propositions des cinq centrales syndicales a trait au volet économique et social. Pour le secrétaire général de l'UMT, Miloudi Moukharik, «la Constitution doit comprendre un volet socioéconomique», soulignant la nécessité de «constitutionnaliser un ensemble de droits matériel et moral pour le peuple marocain, en général, et la classe ouvrière, en particulier». Car, estime le SG de l'UMT, les problèmes socioéconomique que connaît une large frange de la population, notamment la classe ouvrière, sont d'origine politique. Enfin, M. Moukharik met l'accent sur «la nécessité pour la constitution de garantir un équilibre entre les prérogatives des organes exécutifs, législatifs et judiciaires ainsi qu'avec l'institution monarchique». De son côté, le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail, Abderrahman Azzouzi, a indiqué, dans une déclaration rapportée par l'agence MAP, que les propositions de sa centrale syndicale visent la réalisation de la modernité et le renforcement de la démocratie. De même, affirme M. Azzouzi, le mémorandum de la FDT vise à consacrer une monarchie démocratique, moderne et sociale, tout en insistant sur une répartition équitable des richesses nationales. Pour sa part, Abdelkader Zayer, membre du bureau exécutif de la CDT a affirmé que les propositions de la centrale dirigée par Noubir Amaoui mettent l'accent sur la séparation des pouvoirs. Dans ce cadre, précise M. Zaer, le pouvoir exécutif doit être assuré par le gouvernement qui sera également soumis à l'obligation de rendre des comptes. De même, ajoute-t-il, le pouvoir législatif doit appartenir au parlement issu des urnes et le pouvoir judiciaire doit être indépendant et libre. Enfin, indique M. Zaer, la CDT considère que «les prérogatives de l'institution monarchique sont liées aux domaines de la défense de l'unité et de l'intégrité du pays, de la définition de la politique étrangère, de la protection des citoyens et de l'arbitrage». Pour l'UNTM, son secrétaire général, Mohamed Yatim insiste sur «les garanties constitutionnelles pour la consécration des libertés syndicales et des droits économiques et sociaux, en mettant en exergue la nécessité de renforcer les mécanismes relatifs à la gouvernance économique et sociale». Dans le même registre, les propositions présentées par l'UGTM s'articulent autour de «l'attachement à l'institution de la Commanderie des croyants, la suppression du Conseil des ministres et la préservation du Conseil de gouvernement, l'élargissement des compétences législatives de la Chambre des représentants, tout en préservant la composition de la Chambre des conseillers et de la représentativité de la communauté marocaine à l'étranger, outre la constitutionnalisation de la régionalisation avancée». Après l'audition des syndicats, la commission consultative de révision de la constitution recevra les organisations de jeunesse et de la société civile ainsi que d'autres acteurs.