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Grossesse : peut-on choisir le sexe de son enfant?
Publié dans Albayane le 06 - 03 - 2011

Il faut faire l'amour avant l'ovulation pour avoir une fille, il faut manger salé pour avoir un garçon… Les recettes pour influer sur le sexe de l'enfant à naître abondent alors que la science balbutie à peine quelques études fiables… Le point sur la question qui préoccupe (presque) toutes celles qui veulent avoir un bébé.
1. Tout se joue avant la fécondation
Première mise au point : rien ne sert d'écouter les recommandations de grands-mères pendant la grossesse. Là-dessus, les scientifiques sont formels : le sexe de l'enfant est déterminé au moment de la fécondation. Le chromosome X de la mère s'associe soit à un spermatozoïde X, soit à un spermatozoïde Y du père pour former au choix un embryon femelle (XX) ou mâle (XY). En revanche, tous les pronostics sont permis avant et pendant la conception ! Et l'histoire autant que les croyances populaires prouvent à quel point les hommes ont rêvé et rêvent toujours de contrôler la part de mystère qui accompagne chaque grossesse. Pour avoir des garçons, les Grecs déployaient moult stratagèmes pour faire fonctionner uniquement leur testicule droit (censé engendrer des petits mâles).
Au Moyen-Age déjà...
Au Moyen Age les futures mamans consommaient de la viande rouge dans l'espoir de donner vie à un garçon. Aujourd'hui, les commentaires vont bon train jusqu'à l'échographie morphologique (« un ventre haut et large, ça doit être une fille »). Et ce ne sont que quelques exemples parmi une multitude de croyances qui indiquent un lien entre sexe de l'enfant et météo, position des astres ou encore saisons… La persistance de ces croyances s'explique facilement : la nature voit naître quasiment autant de filles que de garçons, ce qui laisse donc à chaque parent une chance sur deux de satisfaire les défenseurs de théories plus farfelues les unes que les autres…
2. Pas de technique fiable à 100%
Parmi les techniques les plus récentes énoncées par des médecins et donc, on peut l'espérer, les plus sérieuses, aucune ne revendique une fiabilité à 100 %. Et aucune n'a fait l'objet d'étude scientifique à grande échelle. A l'exception, bien sûr, des techniques utilisées par les médecins pour éviter une maladie génétique transmise par les chromosomes sexuels. Comme le souligne le professeur de gynécologie et obstétrique Jacques Milliez, "cette démarche évitant à l'enfant à naître une maladie d'une particulière gravité est éthiquement et légalement fondée".
Mais les recettes "garantie fille ou garantie garçon" n'ont rien de fiable. Et il serait bon de mettre en garde les futures mamans tentées de les essayer : notamment sur leurs conséquences néfastes sur l'équilibre et donc indirectement sur la fécondité. Régimes alimentaires déséquilibrés et périodes de câlin imposées, les efforts à fournir pour concevoir le bébé du sexe voulu peuvent ébranler au point de ne pas tomber enceinte du tout… Mieux vaut donc consulter son médecin avant de se lancer. Et relativiser la question du sexe du bébé (l'important reste de devenir maman d'un bébé en bonne santé) car aucun résultat n'est garanti…
3. Le jour des filles, le jour des garçons
Faire l'amour avant l'ovulation (jusqu'à 5 jours avant) permettrait d'augmenter ses chances d'avoir une fille et faire l'amour pendant ou après l'ovulation (jusqu'à 2 jours après) d'avoir un garçon…. Explication : la glaire cervicale (la sécrétion qui facilite le passage des spermatozoïdes vers l'utérus) évolue au cours du cycle. Plus difficilement pénétrable avant l'ovulation, elle ne laisserait passer que les spermatozoïdes certes les plus lents mais les plus résistants (porteurs du chromosome X). Pendant et après l'ovulation, les spermatozoïdes les plus rapides (porteurs du chromosome Y) n'auraient plus aucun mal à atteindre leur but et grilleraient donc la priorité. Encore faut-il savoir déterminer avec précision la date de son ovulation…
Le câlin filles, le câlin garçon
Toujours selon ce même principe de sélection des spermatozoïdes, les relations sexuelles avec pénétration peu profonde donneraient plutôt lieu à une fécondation de l'ovule par un spermatozoïde résistant (X) (puisqu'il doit parcourir pas mal de chemin) et donc à la conception d'une fille. Et les ébats donnant lieu à un orgasme féminin boosteraient les spermatozoïdes les plus rapides (Y) et donc la conception d'un garçon. A bon entendeur…
A moins que vous ne préfériez vous mettre au régime fille ou au régime garçon comme le préconise le désormais célèbre docteur Papa ?
4. Fille ou garçon : le régime du docteur Papa
Selon la méthode du docteur François Papa, l'alimentation de la mère (dans les mois avant la conception) agirait directement sur la consistance de la glaire cervicale et donc sur le passage du type de gamètes mâles. Un régime pauvre en sel et riche en calcium et magnésium acidifierait la glaire favorisant le passage des spermatozoïdes "féminins". En découlent une liste d'aliments à favoriser pour donner naissance à une fille : laitage, légumes verts, poisson, œufs.
A contrario, un régime riche en sodium et en potassium (charcuteries, viandes et poissons fumés) modifierait moins le pH de la glaire et favoriserait donc la fécondation de l'ovule par un spermatozoïde de genre "masculin". En avril 2008, une étude publiée dans la revue de l'Académie royale de Londres révèle que plus une femme consomme de calories, d'aliments riches en potassium, en calcium, et en vitamines C, E et B12 et mange de céréales au petit-déjeuner, plus elle augmenterait ses chances d'avoir un garçon.
Mais attention, pour être vraiment efficace, ce régime alimentaire doit être suivi tous les jours, sans exception, pendant au moins quatre mois avant la conception. En outre, certains médicaments peuvent interférer avec le régime et en fausser les résultats...
Et vous, quelle méthode avez-vous suivie pour être sûre d'avoir une fille ou un garçon ?


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