Le film «Sac de farine», une production belgo-marocaine, de la réalisatrice Khadija Saidi Leclere, est actuellement en tournage à Ait Ourir, apprend-on auprès des producteurs belges. Ce long-métrage, tourné au Maroc et en Belgique, est produit par «Sahara Productions», la «Compagnie cinématographique européenne» et «t-chin t-chin Productions» avec notamment le soutien du Centre cinématographique marocain (CCM). Le tournage du film a débuté au Maroc le 14 février et durera cinq semaines. Les premières scènes et prises ont été tournées en Belgique en décembre dernier. Ce long métrage (90 mn) raconte l'histoire de Sarah, fille de 8 ans d'origine marocaine qui, dans les années 70, grandit dans un foyer d'accueil catholique à Bruxelles. Elève studieuse, lectrice assidue, elle voit un jour arriver son père biologique qui lui promet un week-end à Paris. Mais au lieu de cela, il l'emmène dans sa famille au Maroc et repart aussi vite en laissant Sarah, sans explication. Prisonnière du choix du père, elle n'aura d'autre possibilité que de se résigner. Elle mènera la vie d'une petite fille marocaine où la seule scolarité qui lui est proposée est celle de l'école du tricot. Quelques années plus tard, Sarah a 17 ans et semble avoir trouvé une vie stable. Toutefois son envie de partir, de retrouver la Belgique de son enfance, l'école, les livres et une vie qu'elle imagine libre reste présente. «Le sac de farine», premier long-métrage de la réalisatrice belgo-marocaine Khadija Saidi Leclere, est une fiction mêlée d'autobiographie. Il s'agit d'une «aventure humaine», à travers laquelle la réalisatrice jette un regard sur le problème de l'intégration et de la bi-culturalité, de «la recherche de la véritable identité profonde». C'est toujours la problématique du retour au pays d'origine qui est posée, et de la quête de ses racines. Mais ce film aborde le cas d'une jeune femme qui est née en Belgique et qui y a passé son enfance. Elle découvre à son adolescence la culture, les traditions et le mode de vie de son pays d'origine, trouve l'amour et l'affection parmi sa famille, mais demeure déchirée entre une vie toute tracée au Maroc et sa vie en Europe, explique à la MAP le producteur belge Gaetan David. Elle finira par quitter le Maroc qu'elle avait appris à aimer, avec une certaine amertume, convaincue de perdre quelque chose d'important, mais aussi plus forte que jamais et convaincue de pouvoir enfin vivre sa vie, ajoute-t-il. La réalisatrice a fait appel à des acteurs marocains : Abderraouf, Souad Saber, Latifa Ahrare, Hassan Foulane, Faouzi Bensaidi, Mohamed Atifi, Jawad Sayeh, Khadija Jamal et Fadila Benmoussa, mais aussi à des acteurs maghrébins établis en Belgique et en France, comme Smain, Hafsia Herzi, Mehdi Dehbi et la comédienne arabo-israélienne Hiam Abbas. «Un casting de choix et une belle palette d'acteurs. Mais on a également fait appel à des habitants de la ville d'Ait Ourir. Le rôle de «Mimouna», la grand-mère de Sarah est campé par à une femme du village, sans compter les figurants», affirme Gaetan David, qui précise que la plus grande partie de l'histoire se déroule à Ait Ourir. «C'est un centre urbain en pleine expansion, une petite ville sympathique qui se modernise mais qui garde son cachet traditionnel et authentique. C'est aussi un endroit magnifique, au carrefour de Marrakech et de Ouarzazate, avec des paysages sublimes», confie le producteur belge, un amoureux du Maroc. La sagesse de la nature a marqué de son empreinte les gens de la ville qui sont très accueillants, simples et chaleureux, ajoute-t-il. Tous les objets pour les décors et le tournage (costumes, tapisserie, mobilier...) qui rappellent les années 70-80 sont achetés ou loués sur place, tient-il à préciser. Après deux semaines de tournage, le producteur se félicite de l'ambiance conviviale qui règne sur les plateaux. «Tout se passe très bien, dans une harmonie collective», dit-il, ajoutant que l'équipe de tournage, une cinquantaine de personnes, est composée de jeunes talents techniciens belges et marocains. Il se réjouit aussi de l'»échange» et du «partenariat» entre producteurs marocains et belges. Ce film dont la sortie en salles est prévue pour 2012 est réalisé avec un budget de près de 2,2 millions d'euros. La réalisatrice du film, Khadija Leclere, est diplômée du Conservatoire Royal d'art dramatique de Bruxelles en 1997, et a travaillé comme directrice de casting. Elle a réalisé trois courts métrages: «Camille» qui sera son école de cinéma, «Sarah» son premier court-métrage professionnel, primé dans plusieurs festivals internationaux notamment celui de Dubaï, Namur, Miami, et Milan, et le dernier en date «la pelote de laine».