L'installation du Conseil Economique et Social par SM le Roi est un événement institutionnel de grande envergure. Prévu par la Constitution, le CES est une composante essentielle de l'édifice institutionnel et démocratique du pays. Cette institution est avant toute chose une force d'impulsion et de proposition qui apportera un sang nouveau à l'élan de réformes que le Maroc a mis en œuvre durant la décennie écoulée. Les CES sous les cieux des vielles démocraties ont joué des rôles prééminents dans la définition, la réorientation et les réajustements des politiques publiques. Ils sont une sorte d'éclaireur pour la société, un poste avancé dans le grand combat pour le développement global et harmonieux du pays. De par sa composition, ce Conseil est conçu comme un espace de dialogue et de large concertation sur des questions socioéconomiques et culturelles. Ses prérogatives et son statut lui confère une réelle indépendance par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif. Il aura à jouer un rôle majeur d'intermédiation, de proposition et de prospective pour les grands choix que le Maroc aura à faire pour l'avenir. Si le Maroc a pris du temps pour faire mûrir le projet de cette institution, c'est parce que le processus d'élaboration de ce genre d'institution ne devait pas céder ni à un effet de mode encore moins aux tentations de hâter le changement. Et comme le dit SM le Roi dans son discours d'installation du CES marocain : « nous avons constamment refusé à céder à la démagogie et à l'improvisation dans Notre action visant à consolider notre modèle singulier de démocratie et de développement. Sachant que chaque chose doit intervenir en son temps, il a fallu prendre le temps nécessaire pour faire mûrir le processus ayant conduit opportunément à la mise en place de ce Conseil qui a vocation à être une institution de bonne gouvernance en matière de développement». Ce discours est désormais une feuille de route pour cette institution qui trouvera rapidement ses marques au sein du paysage institutionnel. Cela d'autant plus que le Maroc a su accumuler de riches expériences et une véritable expertise en matière consultative. Le CCDH, le Conseil du suivi du dialogue social, le CNJA et tous les autres conseils consacrés à des questions spécifiques comme l'enseignement, l'eau, l'entraide nationale etc. ont permis de gérer une transition institutionnelle qui semblait délicate en son temps. Les différentes composantes de ce Conseil apporteront, chacune, sa propre vision et sa sensibilité propre, dans le cadre d'une démarche collective d'élaboration de saisines et d'auto, saisines, qui permettront de mettre en perspective les dimensions plurielles du développement.