Le Xème Congrès national de l'Union marocaine du travail s'est poursuivi hier, après son ouverture la veille, marquée par une forte présence des partis politiques nationaux et des délégations syndicales étrangères. Outre le PPS, représenté par son SG Nabil Benabdallah et le président de son présidium Ismaïl Alaoui à la tête d'une forte délégation du BP, le FFD, le RNI, le MP, l'UC, le PAM, le PSU, le PADS et Annahj ont été représentés presque au haut niveau. Côté organisations syndicales nationales, il faudra signaler que l'UMT n'a pas adressé d'invitation aux autres centrales et que la Commission administrative, qui émanera de ce congrès organisera, ultérieurement, une conférence nationale pour trancher sur la question de l'unité syndicale, particulièrement mise en relief par ces assises. Le coordinateur national de l'UMT, depuis le décès de Mahjoub Benseddik, a été intraitable, à l'ouverture du congrès, sur l'unité des travailleurs. Miloudi Moukharik a martelé : «l'UMT continue à affirmer que l'unité syndicale assure le pluralisme au sein d'une organisation unique et non à son extérieur…», tout en insistant sur «la diversité et les différences politiques, idéologiques et culturelles, en tant que richesse du syndicat.L'unité est une condition subjective nécessaire à la force, à la lutte et à la résistance». Il a également rappelé la fidélité de son syndicat aux trois principes fondateurs : unité syndicale, indépendance (vis-à-vis des partis politiques, de l'Etat et du patronat) et démocratie syndicale. Le leader de l'UMT préconise l'amélioration de la prestation et de l'efficacité de sa centrale, par «le dépassement des points de faiblesse et la promotion organisée et programmée de l'action syndicale afin d'accompagner les développements et les nombreux changements». D'ailleurs, à voir les travaux des 11 commissions du congrès et des séances plénières débattant du rapport général, il y a lieu de souligner une liberté de ton inhabituelle et une participation massive aux débats. La présidence de la séance plénière de dimanche matin a été débordée par le nombre impressionnant d'intervenants, dont de nombreuses militantes syndicales, limitant la prise de parole à 7 minutes par orateur. Toutes les sensibilités politiques cohabitant au sein de cette grande centrale se sont exprimées, avec, souvent, des lectures critiques et des appels au renouvellement de la doctrine syndicale, loin de toute désacralisation exagérée de l'action passée. A l'heure où nous mettions sous presse, les travaux du congrès se poursuivaient. Dimanche après-midi, les 11 commissions devaient restituer leurs travaux par des rapports présentés en sessions plénières. Après leur adoption ainsi que des résolutions, la commission des mandats devait aborder le volet électif des instances dirigeantes (de décision et d'exécution) où les différentes sensibilités politiques, qui restent d'ailleurs minoritaires face aux syndicalistes «indépendants», devront être représentées. De l'avis général, le premier successeur à feu Mahjoub Benseddik ne sera autre que Miloudi Moukharik. En attendant, face à l'agenda du Congrès et aux opérations de vote, la clôture des Xèmes assises nationales de l'UMT risquent de se prolonger tard dans la nuit de dimanche à lundi.